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La sobriété énergétique, c'est aussi l'été

La climatisation doit être réglée à 26°C et les portes des commerces utilisant un climatiseur doivent restées fermées. L'acte 2 du plan de sobriété donne aussi la priorité aux mesures liées au carburant (limitation de la vitesse, covoiturage et renforcement du malus) et au numérique (reconditionnement, réparation, refroidissement des datacenters).

La sobriété énergétique, c'est aussi l'été
Extrait d'une des 4 vignettes de la campagne lancée par le gouvernement le 20 juin.

Les dix groupes de travail, qui avaient contribué à l’élaboration du plan de sobriété, l’été dernier, ont été de nouveau réunis pour l’acte 2 de ce plan.

Ces réunions ont permis de faire le bilan des actions menées durant l’hiver, d’évaluer les résultats obtenus, d’identifier les réussites et les axes d’amélioration et de se projeter en identifiant les nouvelles mesures à prendre et en mettant en place un suivi régulier pour les pérenniser.

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Une baisse de la consommation de 12 %

Le plan, élaboré en 2022, devait permettre à chacun de s’engager durablement pour la sobriété énergétique, avec une première étape de réduction de 10 % de la consommation d’énergie d’ici fin 2024, avant une réduction de 40 % d’ici 2050.

Le premier constat est satisfaisant puisque la consommation cumulée d’électricité et de gaz entre août 2022 et juin 2023 a baissé de plus de 12 % par rapport à la même période en 2018-2019 (avant Covid). Plus précisément, la consommation de gaz naturel (hors centrales à gaz) a diminué de 17 %, tandis que celle d’électricité de 8 %. Cette baisse concerne tous les secteurs d’activité, y compris les secteurs tertiaire et résidentiel, et le recul de la consommation se poursuit malgré la sortie de la période de froid, comme le souligne RTE.

Dix feuilles de route sectorielles

Les dix groupes de travail ont donné lieu à la rédaction de feuilles de route, secteur par secteur. Elles définissent les mesures de sobriété pour chaque secteur et mettent en place des structures de gouvernance spécifiques destinées à suivre les consommations énergétiques, identifier les meilleures pratiques et diffuser l’information à tous les acteurs.

Elles prévoient par exemple :

  • la sensibilisation des écoliers, collégiens et lycéens à la sobriété énergétique, dès la rentrée prochaine, le meilleur projet lié à la sobriété énergétique sera récompensé lors de l’édition 2024 du prix de l’action éco-déléguée ;
  • des actions pour les 40 entreprises du CAC40 : ces grandes entreprises adopteront des objectifs chiffrés de baisse de leur consommation d’énergie qui seront rendus publics en ligne. 37 entreprises du CAC40 intégreront, dans leur stratégie de télétravail, un critère de baisse de consommation d’énergie ;
  • de nouvelles fonctionnalités pour l’application Ecowatt de RTE : elle indiquera les périodes de la journée où le mix de production électrique française décarbonée permet de satisfaire la consommation d’électricité. Elle permettra donc de consommer au meilleur moment ;
  • une consultation, lancée de juillet à septembre 2023, vise à interroger les Français sur la réduction des éclairages dans les rues, pour en limiter la consommation énergétique et lutter contre la pollution lumineuse ;
  • une réflexion sur la réduction des horaires d’éclairage des bâtiments non résidentiels et des vitrines des commerces et un renforcement des contrôles ;
  • dès la saison 2023-2024, l’octroi de la licence club de Ligue 1 et de Ligue 2, qui permet de bénéficier des droits télévisuels, sera notamment conditionné à des critères de sobriété énergétique : réduction de la consommation de 10 %, équipement du stade en LED, limitation de l’éclairage avant et après match, réduction de la climatisation en été et du chauffage en hiver, incitation aux mobilités durables pour les déplacements des supporters.

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La sobriété à l’heure d’été

Les efforts engagés cet hiver doivent se poursuivre durant cet été :

  • lorsqu’elle est allumée, la climatisation doit être réglée à 26°C. L’ensemble des secteurs économiques se sont engagés à faire connaître cette mesure et à l’appliquer ;
  • les maires seront chargés d’assurer la bonne application du décret « Portes fermées » du 6 octobre 2022, qui impose aux commerces de fermer leurs portes lorsqu’ils utilisent un climatiseur ;
  • de grandes enseignes de distribution et les fournisseurs d’énergie vont relayer les bons gestes de confort d’été ou faire la promotion de solutions alternatives à la climatisation (dispositifs d’ombre, brasseurs d’air, ventilateurs…).

Des déplacements plus sobres

La sobriété doit aussi toucher la mobilité : les agents publics de l’Etat et les salariés de plusieurs grandes entreprises vont rouler à 110 km/h sur autoroute dans le cadre professionnel afin de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre et d’économiser 20 % de carburant.

Les sociétés d’autoroute relaieront, tout l’été, les messages de sobriété sur les panneaux autoroutiers. Elles valoriseront également le covoiturage et la prime de 100 euros mise en place. Par ailleurs, les projets de voie réservée aux transports collectifs et au covoiturage seront promus. Le malus sur les véhicules les plus émetteurs de CO2 et les plus lourds sera renforcé dès 2024.

Les engagements du secteur du numérique

Enfin, la sobriété numérique est l’une des priorités de cet acte 2 :

  • dès 2024, les ministres, leurs cabinets, ainsi que les directeurs d’administration centrale auront recours, lors du renouvellement de leur équipement, à 100% des téléphones portables reconditionnés ;
  • les acteurs de la filière du numérique présenteront, fin juin, des engagements sur le développement des activités de réemploi et de reconditionnement, l’amélioration de l’accès à une réparation de qualité, la mise en œuvre de systèmes de refroidissement des datacenters ou encore la réduction de la définition des vidéos en ligne ;
  • les grandes entreprises de la French tech corporate community s’engagent à former 100 % de leurs salariés aux bons usages numériques, à étendre d’au moins 5 ans la durée de vie de leurs équipements informatiques et à s’inscrire dans une démarche d’écoconception de leurs services numériques.

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Gaëlle Guyard

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