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Léger rebond pour les TPE malgré une crainte sur la pérennité de leur activité

Les TPE auraient sensiblement amélioré leurs principaux indicateurs économiques au 2e trimestre. Mais une entreprise sur cinq reste dans le rouge en termes de trésorerie. Concernant leurs perspectives dans les 5 ans à venir, les patrons oscillent entre pessimisme actif et optimisme prudent.

Léger rebond pour les TPE malgré une crainte sur la pérennité de leur activité

La situation financière des TPE serait en progression selon le dernier baromètre Fiducial des TPE* pour le 2e trimestre 2017. L’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celles ayant enregistré une dégradation s’élève à -3, contre -13 au trimestre dernier. Cet indicateur de situation financière n’avait pas été aussi haut depuis 10 ans (-1 au dernier trimestre de 2007). Côté trésorerie, 34 % des entreprises sont en excédent, contre 24 % au dernier trimestre. En revanche, la part de TPE dans le rouge reste conséquente, avec près d’une entreprise sur 5 concernée (19 %). Au niveau des investissements, 16 % des TPE ont réalisé un ou plusieurs investissements de plus de 5 000 € au second trimestre, soit 5 points de plus qu’en avril dernier. Mais dans le même temps leur montant a régressé ce trimestre (baisse de 19 300 euros du montant moyen investi).

Près de la moitié des chefs d’entreprise ont peur de devoir cesser leur activité d’ici 5 ans

83 % des patrons de TPE estiment que leur métier est devenu plus compliqué au cours des 5 dernières années et seulement 36 % pensent que la situation s’inversera par la suite. Sur le long terme ils ne sont pas encore entièrement convaincus par la transformation numérique : 59 % pensent que ce sera aussi dangereux que bénéfique pour leur activité. Concernant leurs perspectives, ils sont seulement 35 % à penser exercer la même activité d’ici 5 ans et 43 % à ressentir un risque important de devoir cesser leur activité. Et presque un sur deux à vouloir céder ou transmettre leur entreprise dans ce laps de temps. En cas de cession, 40 % souhaiteraient la transmettre à un de leurs homologues du même secteur d’activité, contre 20 % à leurs salariés et 17 % à un membre de leur famille. D’un point de vue plus personnel, les chefs d’entreprise souhaitent d’abord privilégier leur vie privée. Ils sont 86 % à vouloir consacrer plus de temps à leurs proches et 74 % à leurs loisirs. Signe d’un certain mal-être, 36 % des entrepreneurs craignent de se lasser de leur activité et autant de devoir arrêter leur activité à cause d’une maladie ou d’un risque de burnout. Pour cette raison, 46 % des dirigeants ont l’intention de déléguer davantage de tâches et de missions en externe ou à leurs collaborateurs. Pour autant, la fibre entrepreneuriale reste solide, puisqu’une majorité (56 %) conseillerait à ses enfants ou à un proche de suivre leur exemple et de devenir chef d’entreprise.

Plus d’un contrat sur deux rompu via une rupture conventionnelle

Côté emploi, c’est plus réjouissant. 39 % des entrepreneurs interrogés envisagent d’embaucher un ou plusieurs salariés d’ici 5 ans, quand 17 % pensent au contraire réduire leur effectif. Idéalement, ils aimeraient en moyenne atteindre un effectif de 5,8 salariés. L’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’Ifop auprès des Très Petites Entreprises met également en avant le bon niveau d’embauche de ce second trimestre avec un taux de création nette d’emplois de 1%. Autre tendance : la forte hausse des ruptures conventionnelles négociées à l’amiable. Plus d’un CDI sur deux (56 %) est désormais rompu sur ce mode dans les TPE. Soit une progression de +14 points en un an.

*Baromètre Fiducial réalisé par l’IFOP en juillet 2017 auprès d’un échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors micro-entrepreneurs)

Charlotte de Saintignon

 

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