Créer une entreprise individuelle

A priori, l’Entreprise Individuelle est la forme sociale la plus simple et la moins contraignante pour ceux qui veulent voler de leurs propres ailes, sans y perdre trop de plumes… Exit l’obligation de constituer un capital, celle de publier des comptes annuels ainsi que toutes les contraintes administratives liées au statut d'une société… Revers de la médaille, l'entrepreneur est indéfiniment responsable des dettes professionnelles sur l'ensemble de son patrimoine personnel, voire de celui de son épouse si le mariage n’a pas été soumis au régime de séparation de biens… Autrement dit, vous faites corps avec votre entreprise, pour le meilleur et pour le pire. Si votre activité s’essouffle et contracte des dettes qu’elle ne peut rembourser, vos créanciers peuvent faire saisir vos biens. Cette forme sociale est donc plus particulièrement adaptée aux profils de commerçants, artisans ou professions libérales dont les activités sont peu capitalistiques et s’autofinancent aisément. A partir du moment où la croissance de votre entreprise suppose de réaliser des investissement importants nécessitant de nouvelles sources de financement et comportant des risques pour votre patrimoine privé, il vous faudra penser à changer de forme sociale. En attendant, cette rubrique vous aidera à naviguer dans les arcanes de ce statut qui, bien qu’étant connu pour être le plus simple de la panoplie juridique, n’en recèle pas moins quelques particularismes en fonction de votre profil et du type d’activité que vous exercez.

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Les principales caractéristiques de l'entreprise individuelle

Création d’une entreprise individuelle

L’entreprise individuelle peut également être appelée entreprise en nom propre.  Sa constitution est très simple : il suffit pour l’entrepreneur d‘immatriculer son entreprise auprès de la Chambre de commerce et d’industrie ou de la Chambre des métiers et de l’artisanat, selon que son activité est commerciale ou artisanale. La déclaration peut être faite directement à l’Urssaf pour les professions libérales.

L’adoption du statut de l‘entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), variante de l’entreprise individuelle, celle-ci permet à l’entrepreneur de protéger ses biens privés en cas de difficultés de l’entreprise. Le formalisme de constitution est alors plus important puisque l’entrepreneur doit rédiger une déclaration d’affectation et la déposer au CFE qui se charge de la transmettre au registre dont il relève. Il doit également recourir à un notaire afin de rédiger un acte notarié en cas d’affectation d’un bien immobilier.

Fiscalité de l’entreprise individuelle

Dans le cas de l’entreprise individuelle, les revenus du dirigeant et le résultat de l’entreprise ne font qu’un. L’entrepreneur est donc soumis uniquement à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour les artisans et commerçants et dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC) pour les professions libérales.

De nombreuses entreprises individuelles relèvent du régime fiscal de la micro-entreprise puisque celui-ci concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires n’excède pas 170 000 euros pour les entreprises dans la vente de marchandises, d’objets, de fournitures et de denrées, ou de fourniture de logement. Pour les autres prestataires de services, le plafond est de 70 000 euros pour bénéficier du régime de la micro-entreprise.

Régime social de l’entrepreneur individuel

L’entrepreneur individuel dépend du régime des travailleurs indépendants (sécurité sociale pour les indépendants). Cela concerne les personnes exerçant à titre personnel une activité artisanale, commerciale, industrielle et libérale. Concernant la maladie et la maternité, les conditions de remboursement sont les mêmes que celles du régime général des salariés. Des indemnités sont versées durant le congé maternité.

La retraite obligatoire est également calculée de la même façon que celle des salariés. Le régime social des indépendants comprend également une assurance invalidité/décès. Les personnes en maladie longue durée durant plus de 90 jours consécutifs peuvent obtenir une dispense du paiement des cotisations.

Transmission de l’entreprise individuelle et dissolution

En cas de transmission de l’entreprise, la difficulté réside dans la distinction entre le patrimoine privé et le patrimoine professionnel du chef d’entreprise.

L’entrepreneur dispose d’un mois pour fournir la déclaration de cessation d’activité au Centre de formalités des entreprises (CFE), qui se charge de transmettre l’information au RSI. Il faut également envoyer plusieurs documents à l’administration fiscale, car la cessation d’activité entraîne une imposition immédiate des bénéfices de l’année en cours.

Avantages et inconvénients de l’entreprise individuelle

Avantages Inconvénients
– L’entreprise individuelle bénéficie d’une grande simplicité de constitution. Seule une immatriculation auprès de la Chambre de commerce, de la Chambre des métiers ou de l’URSSAF (selon l’activité de l’entreprise) est nécessaire.

– Il n’y a pas de frais de constitution de l’entreprise.

– Aucun capital minimal n’est demandé.

– L’entrepreneur qui opte pour ce statut dispose d’une liberté totale d’action, puisqu’il est l’unique personne à détenir le pouvoir de décision.

– L’entrepreneur est totalement responsable de son entreprise. Il n’y a pas de distinction entre patrimoine privé et patrimoine professionnel. Ses biens peuvent donc être saisis en cas de difficultés de l’entreprise. Toutefois, le statut d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) permet à l’entrepreneur de protéger ses biens personnels.

– En cas de transmission de l’entreprise, que ce soit à titre onéreux ou gratuit, il est nécessaire de dissocier le patrimoine professionnel du patrimoine personnel de l’entrepreneur.

 

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