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Les mesures pour l'emploi de Manuel Valls jugées "insuffisantes"

Le Premier ministre a proposé plusieurs mesures pour relancer l’emploi dans les PME/TPE : plafond des indemnités de licenciement, coup de pouce financier à la première embauche, CDD renouvelable deux fois… Une semaine après ces annonces, tour d’horizon du ressenti des principaux intéressés.

Les mesures pour l'emploi de Manuel Valls jugées

Relancer l’emploi par l’aide aux 2,1 millions de TPE et 140 000 PME, c’est le « Small business act » de dix-huit mesures annoncé par Manuel Valls en vue de créer « plusieurs dizaines de milliers d’emplois ». Effort louable, mais insuffisant, indiquent les acteurs les moins critiques. Ainsi, une aide exceptionnelle de quatre mille euros (deux mille euros la première année, deux mille la deuxième) réservée aux entreprises qui embaucheraient leur premier salarié (ou qui n’en auraient pas depuis au moins douze mois) serait immédiatement versée d’ici au 8 juin 2016. Les TPE concernées seront-elles convaincues ? «  La mesure d’aide à l’embauche pourrait être saluée si elle n’était pas réservée aux entreprises sans salarié et limitée dans le temps », répond l’Union pour l’Artisanat. «  C’est un effet d’annonce », lance, plus sévère, Guy Giquello, président de la Fédération des Très Petites Entreprises (FTPE). « Comment inciter à l’embauche avec seulement 4 000 euros ? Une déduction fiscale sur deux ou trois ans serait plus efficace ».

CDD renouvelable deux fois

Si le contrat de travail n’a pas changé (en dépit des appels insistants des organisations patronales soucieuses d’assouplir le CDI), les contrats à durée déterminée et d’intérim vont évoluer : ils pourront être renouvelés deux fois, au lieu d’une fois actuellement, sans toucher à la durée maximale de dix-huit mois. «  La décision permettant de renouveler deux fois un CDD va dans le sens d’une plus grande flexibilité absolument nécessaire », affirme le Medef.« C’est une avancée, mais très réduite, indique Philippe Corrot, cofondateur et dirigeant de Mirakl, une PME de cinquante salariés, éditrice d’un logiciel qui permet à un e-commerçant de développer des activités de « marketplaces » (places de marchés) – et qui a développé celle de la Fnac.com. « Je comprends le problème que pose le CDD, mais il faut être pragmatique et il ne faudrait aucun frein à la signature d’un contrat de travail quel qu’il soit. Je ne comprends pas la logique de deux renouvellements », poursuit l’heureux patron d’une entreprise en pleine expansion, qui devrait doubler son nombre de salariés en France et à l’international d’ici un an.

Plafond des indemnités de licenciement 

La plupart des entreprises saluent le plafonnement des indemnités de licenciement pour des structures de moins de vingt salariés. « Cela va dans le bon sens car il existe une inégalité devant les prud’hommes, les coûts peuvent varier du simple au quadruple », résume Guy Giquello. Mais cette mesure, ne favoriserait-elle pas plutôt les grandes entreprises qui pourront provisionner les coûts des licenciements et recruter les meilleurs talents ? « Un profil à potentiel ne choisit pas une entreprise en fonction du risque de licenciement, mais selon sa vision de l’entreprise et bien sûr des conditions financières », répond Philippe Corrot. Reste à savoir comment se concrétisera, pour les hauts potentiels, l’attractivité des PME face aux grandes entreprises où les meilleures conditions de rupture pourraient compléter le « package » salaire/stock-options/plan de carrière.

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