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Relations Fournisseurs et Achats Responsables : la démarche pour obtenir le label

Le label « Relations Fournisseurs et Achats Responsables » décerné par le médiateur des entreprises et le conseil national des achats constituerait « une démarche de progrès créatrice de valeur » selon le titre du livre blanc rédigé sur le sujet. Pour autant, la démarche peine à séduire les petites entreprises.

Relations Fournisseurs et Achats Responsables : la démarche pour obtenir le label
Pour le moment, sur les 45 entreprises labellisées, seules cinq sont des petites ou moyennes entreprises.

Le 25 juin dernier, au ministère de l’Économie, la publication d’un livre blanc « De la Charte au Label Relations Fournisseurs et Achats Responsables : une démarche de progrès créatrice de valeur », d’Hugues Poissonnier, professeur à Grenoble École de Management et directeur de l’IRIMA (Institut de Recherche et d’Innovation en Management des Achats), a été l’occasion de faire le point sur la démarche de labellisation des entreprises.

Si la charte Relations fournisseurs responsables (RFR) rédigée par le conseil national des achats et le médiateur des entreprises en 2009 compte près de 2 000 signataires, « le label public Relations Fournisseurs et Achats Responsables (RFAR) n’est pas suffisamment déployé », déplore le médiateur des entreprises Pierre Pelouzet. Crée en 2012, le label a été étendu aux TPE/PME en octobre 2017. Pour le moment, sur les 45 entreprises labellisées, seules cinq sont des petites ou moyennes entreprises. Pour lui, la charte et le label constituent de « véritables outils de référence que l’on se doit de regarder pour devenir un acheteur responsable ».

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Achats responsables : une charte et un label de référence

Décerné par le médiateur des entreprises et le conseil national des achats pour trois ans, le label récompense les entreprises qui font preuve de « relations durables et équilibrées » avec leurs fournisseurs. Lorsqu’elle crée Groupe Equity, une PME de 10 personnes qui fait du portage commercial de fournisseurs dans IT& le Numérique, Nelly Plu découvre, au sein de la charte « Relations fournisseurs responsables » (RFR) des leviers de performance qui vont au-delà de la simple résolution de freins que peuvent rencontrer les PME. « Ce sont des impacts immatériels qui ne se retrouvent pas dans le bilan mais qui prouvent l’engagement d’un acteur responsable. »

Elle se lance alors un challenge : celui de construire une entreprise selon les dix engagements de la charte. Groupe Equity fait alors la promesse de révolutionner le monde de l’intermédiation  en proposant une relation enfin responsable, à zéro risque juridique et à pleine performance. Par son attitude exemplaire en la matière, Groupe Equity est l’une des premières PME à obtenir le label en septembre 2018.

Achats responsables : une labellisation vertueuse

Nelly Plu avance les multiples impacts positifs du label : « Nous avons créé un cercle vertueux en chaîne. La bonne visibilité et la stabilité de notre trésorerie nous a permis d’ouvrir un poste que je n’aurais pas pu créer en temps normal », se félicite-t-elle. En revanche, il convient de ne pas se méprendre sur l’intérêt de cette démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « Il ne s’agit pas de faire plus de business par la suite mais avant tout de chercher à avoir un impact positif sur son écosystème. Elle repose avant tout sur la conviction du chef d’entreprise », insiste-elle. À cet égard, le ROI du label devrait être mesuré en 2020, indique le médiateur.

En attendant, Nelly Plu avoue que la démarche prend du temps : 4 mois et la mobilisation d’un salarié à temps plein. Elle est par ailleurs lourde d’obligations et d’engagements. Il faut notamment répondre à 168 questions précises, fournir des documents tangibles et subir un audit chargé de contrôler toutes les pièces de l’entreprise ou encore d’appeler de manière aléatoire les fournisseurs pour s’assurer de la qualité de la relation. C’est pourquoi, pour faciliter la démarche, Nelly Plu choisit des clients eux-mêmes labellisés. Enfin, la question du coût varie selon la taille de l’entreprise. Il est « marginal », relativise Pierre Pelouzet.

À noter, pour savoir si son entreprise a ses chances pour le label RFAR, il suffit de répondre à un questionnaire et d’envoyer les résultats à Françoise Odolant, en charge du pôle Acheteurs, Chartes et Labels à la Médiation des Entreprises, à l’adresse suivante : francoise.odolant@finances.gouv.fr.

Charlotte de Saintignon

 

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