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Retards de paiement : état des lieux dans les petites entreprises

Les micro-entreprises affichent des reports de paiement moins importants qu'en début d'année, selon une étude d'Altares. Mais, par rapport aux autres entreprises, elles restent les plus nombreuses à dépasser leurs délais de plus de 30 jours.

Retards de paiement : état des lieux dans les petites entreprises

11,1 jours. C’est le retard moyen de paiement enregistré par les entreprises françaises de moins de 10 salariés sur le second trimestre 2012. Elles améliorent ainsi leur comportement en matière de délais contractuels par rapport au début de l’année (11,4 jours), révèle le dernier baromètre d’Altares.

Au premier rang des factures sans retard

Dans le détail, 39 % des micro-entreprises ont facturé sans retard, contre 38,4 % au premier trimestre. Performance dans le temps mais également par rapport aux autres entreprises. Ces acteurs économiques restent en effet les plus respectueux des échéances.
Par comparaison, à peine 10 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et des grandes entreprises (GE) et environ un quart des TPE-PME ont payé leurs fournisseurs sans retard. « Les circuits de validation de la chaîne de facturation sont encore complexes dans les ETI et les grandes entreprises et conduisent à des reports techniques de certains règlements », explique l’étude. Des reports qui sont également « préjudiciables pour les TPE-PME qui, à leur tour, peuvent être contraintes de différer des règlements », ajoute-t-elle. Ces catégories d’entreprises affichent en général des retards de paiement de moins de 15 jours (voir le tableau ci-dessous).

Report et défaillance

Autre enseignement : par rapport au début de l’année, les plus petites entreprises sont un peu moins nombreuses à décaler leur paiement de 30 jours et plus. 5,9 % d’entre elles sont concernées au second trimestre, contre 6,3 % sur la période précédente. Cependant, elles restent la catégorie d’entreprises la plus présente sur cette tranche : « seules » 3,3 % des ETI-GE et 4,2 % des PME se trouvent dans la même situation.
Le taux plus élevé des micro-entreprises par rapport aux autres tailles « traduit le manque de trésorerie de cette catégorie qui peut moins qu’une plus grande jouer sur le crédit fournisseur pour « rééquilibrer » sa trésorerie (dans un contexte par ailleurs où l’encaissement des factures clients peut s’avérer compliquer) », précise Thierry Millon, responsable des études d’Altares.
Le risque ? Ce comportement impacte sur leur viabilité. « Les entreprises reportant leurs règlements fournisseurs de plus de 30 jours présentent une probabilité de défaillance multipliée par six », analyse Altares. Ainsi, sur le second trimestre 2012, près de 40 % des entreprises défaillantes étaient des micro-entreprises sans salarié et 53 % des TPE de 1 à 10 salariés, indiquait un précédent baromètre de la société d’études.
A noter également que les retards de paiement de moins de 15 jours progressent légèrement dans les micro-entreprises. Un effet de la baisse du nombre de micro-entreprises sur les retards de plus de 15 et 30 jours. « Le différentiel glisse donc vers les tranches inférieures à 15 jours et sans retard », explique Thierry Millon.

Retards de paiement en moyenne dans les entreprises (en % d’entreprises ou jours de retard)
Taille de l’entreprise Paiement sans retard Retards de moins de 15 jours Retards de 15 à 30 jours Retards de plus de 30 jours Jours de retard
Micro-entreprise (moins de 10 salariés) T1: 38,4%
T2: 39%
T1: 31,3%
T2: 31,5%
T1: 24,1%
T2: 23,5%
T1: 6,3%
T2: 5,9%
T1: 11,4
T2: 11,1
TPE-PME (de 10 à 249 salariés) T1: 23,6%
T2: 24,2%
T1: 43,6%
T2: 43,6%
T1: 28,5%
T2: 28,1%
T1: 4,3%
T2: 4,2%
T1: 11,7
T2: 11,3
ETI et grandes entreprises (250 salariés et plus) T1: 9,5%
T2: 9,9%
T1: 55,7%
T2: 56,2%
T1: 31,5%
T2: 30,6%
T1: 3,3%
T2: 3,3%
T1: 12,2
T2: 12
Total T1: 32,6%
T2: 33,2%
T1: 36%
T2: 36,2%
T1: 25,8%
T2: 25,3%
T1: 5,6%
T2: 5,3%
 T1: 11,8
T2: 11,5

Source : Altares / T1 = premier trimestre 2012, T2 = second trimestre 2012

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