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Quelle est la vision de l’entrepreneuriat de Muriel Pénicaud, la nouvelle ministre du Travail ?

Emmanuel Macron a révélé la composition de son gouvernement le 17 mai 2017 soit 10 jours après son élection en tant que président de la République. Il a nommé Muriel Pénicaud à la tête du ministère du Travail : la directrice de Business France qui promeut les PME françaises à l’international.

Quelle est la vision de l’entrepreneuriat de Muriel Pénicaud, la nouvelle ministre du Travail ?

« La croissance de demain n’est pas une question de taille de l’entreprise, mais d’innovation » déclarait en juillet 2016 Muriel Pénicaud, lors d’une conférence à Bpifrance. La nouvelle ministre du Travail connaît bien le milieu de l’entreprise : ancienne directrice générale adjointe du groupe Dassault Systèmes, elle a ensuite occupé le poste de directrice générale des ressources humaines pour le groupe Danone. Le monde de la politique ne lui est pas non plus inconnu : elle a travaillé de 1985 à 1993 au sein du ministère du Travail puis est devenue la conseillère pour la formation auprès de Martine Aubry en 1991. Nommée par Jacques Chirac  première présidente de l’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle en 2006, c’est surtout en tant que directrice générale de Business France que la ministre de 61 ans est connue des petits patrons. Depuis 2015, elle accompagne les petites entreprises françaises dans leur développement à l’international.

« Il faut prendre le pari sur les jeunes »

Lors d’un événement Bpifrance en 2016, Muriel Pénicaud présentait les piliers de l’entrepreneuriat en lesquels elle croit. « Il faut prendre le pari sur les jeunes » commence-t-elle avant d’indiquer les secteurs d’activité porteurs pour les prochaines années. « La santé offre des opportunités de business » dévoile-t-elle, sans oublier celui de « l’environnement qui est un vecteur d’innovation. »

La directrice de Business France profite de l’occasion pour encourager à l’exportation : « il y a des besoins et des opportunités partout dans le monde. Il ne faut pas hésiter à les exploiter. » L’une des missions qu’avait confié François Hollande à Muriel Pénicaud était alors de donner tort au « french bashing » ce ressentiment anti-français qui hante les pays anglo-saxons (notamment les États-Unis et l’Angleterre).

« Je parle le même langage que les chefs d’entreprises »

Réputée pour aller au contact des dirigeants de PME, la nouvelle ministre assure les comprendre : « je parle le même langage qu’eux. Je parle stratégie business avant de parler France » révélait-elle lors d’une interview à l’Express en mars 2017. Une qualité approuvée par Jean-Baptiste Danet, président du réseau d’entrepreneurs Croissance Plus. Dans un communiqué publié suite à la nomination du gouvernement, il félicite Muriel Pénicaud qui « par ses actions à la tête de Business France, […] a démontré sa bonne compréhension du monde entrepreneurial. »

Mais la tâche ne sera pas aisée pour la nouvelle ministre qui devra traiter prochainement de dossiers sensibles comme la réforme du droit du travail par ordonnances prévue par Emmanuel Macron. Les organisations patronales restent par ailleurs vigilantes et exigeantes envers la future politique menée par Muriel Pénicaud. François Asselin, président de la CPME, prévient dans un communiqué qu’« au premier rang des priorités se trouvent la réforme du code du travail, le RSI, ainsi que la simplification des règles et normes qui brident l’initiative. »

La nouvelle ministre et l’actuel Président ensemble au cœur d’une affaire de « favoritisme »

Muriel Pénicaud est au centre d’une affaire révélée par le Canard Enchaîné du 8 mars 2017. En mars 2016 a eu lieu le plus important évènement annuel des startups du digital à Las Vegas : le CES. Ce salon d’électronique grand public était organisé en France par Business France qui agissait sous la tutelle d’Emmanuel Macron alors ministre de l’économie. Il est reproché à Business France d’avoir confié pour 380 000 € environ l’organisation de la soirée « French Tech Night » à l’agence Havas, sans publier d’appel d’offres.

L’Inspection générale des finances a été saisie en décembre 2016 par le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin. Bien que l’actuel Président de la République nie toute responsabilité, l’enquête a conclu que « la commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme ». Business France a pour sa part demandé au cabinet EY de réaliser un audit sur la situation et a avoué que le choix du prestataire « avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d’irrégularité ».

 

Melissa Carles

 

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