Qu’est-ce qu’apporte réellement le salon CES aux start-up ?

« Le CES est le salon où il faut se rendre. Tous les médias y sont, même les français, ça permet d’acquérir une bonne visibilité auprès du grand public.» Rodolph Hasselvander, cofondateur de Blue Frog Robotics nous livre ses impressions sur le fameux salon de l’électronique de Las Vegas qui réunit les start-up les plus innovantes du monde. Comme lui, 221 autres entrepreneurs français se sont rendus à l’édition 2017 de l’évènement.

Une belle vitrine mondiale

Pour les 178 start-up interrogées par French Accelerator et qui ont participé à l’édition 2016 du CES, la principale motivation est de trouver des clients et des partenaires (91%). Une raison justifiée puisque 77% de ces jeunes entreprises ont confirmé avoir agrandi leur réseau professionnel à la suite de ce salon.  Par contre, si 27 % viennent chercher de nouveaux investisseurs, seulement 9 % des entrepreneurs ont trouvé une aide à leur levée de fonds. Beaucoup rêvent aussi de s’implanter aux États-Unis, mais là encore, il y a beaucoup de déçus : si 86 % des start-up se rendant à l’évènement ont pour projet de s’implanter prochainement  outre-Atlantique, seulement 9% d’entre elles réussissent le pari. L’explication avancée par French Accelerator est que les start-up évaluent mal les préparations et les moyens nécessaires à leur installation sur le territoire américain, 17 fois plus vaste que la France.

Préparer son salon : une condition du succès

Avec deux bureaux installés aux États-Unis,  Blue Frog Robotics estime que préparer son arrivée en amont est indispensable. Rodolphe Hasselvander  raconte sa première visite au CES, où la start-up est venue présenter son robot domestique Buddy : « L’entreprise avait à peine un an et nous venions de lancer une campagne de crowfunding au mois d’août. Nous voulions profiter de l’aura du salon et nous y sommes allés sans préparation. On s’est vite sentis dépassés par l’engouement que suscitait Buddy. Beaucoup de personnes venaient nous parler, il était donc difficile de s’organiser. Nous n’avons pas pu exploiter à fond le potentiel du CES. »

Rodolphe Hasselvander  et son équipe sont donc retournés à l’édition 2017 du CES avec, cette-fois ci, un planning établi à l’avance : « La seconde fois, notre objectif était de montrer que nous étions toujours là. Nous avons pris des rendez-vous à l’avance, nous y sommes allés à six, ce qui nous a permis de faire de la veille et de prospecter efficacement. Cette année nous avons eu beaucoup de bons contacts, et nous avons rencontré de nombreux potentiels partenaires internationaux. On y retournera sans aucun doute en 2018 ! »  Et lorsque son exposition au salon est bien préparée, la réussite est souvent au rendez-vous : 1500 robots Buddy ont été précommandés : 1/3 en Europe, 1/3 aux USA et Canada, 1/3 en Amérique du Sud.

Melissa Carles