Interview

Abdellah Aboulharjan, directeur de l’association La Nouvelle PME

Entrepreneur et militant, Abdellah Aboulharjan a choisi d’aider les jeunes chefs d’entreprise, en particulier dans les quartiers sensibles, à pérenniser leur activité. L’association La Nouvelle PME est pour l’heure présente en région parisienne, mais espère, dans un second temps, dupliquer ses services à l’échelle nationale.

Abdellah Aboulharjan, directeur de l’association La Nouvelle PME

Pouvez-vous décrire votre association ?

La Nouvelle PME a été créée il y a un an, en janvier 2009. Ce qui nous anime, c’est de répondre au mieux aux besoins des jeunes entreprises, en particulier à celles présentes dans les zones urbaines sensibles, afin qu’ils trouvent auprès de nous des réponses concrètes à leurs besoins.
Pour l’heure, nous sommes présents sur l’Ile-de-France. Nous y testons nos services sur 300 entreprises. S’ils font leurs preuves, nous travaillerons à trouver des partenaires pour nous développer sur toute la France et, peut-être, élargir notre champ d’actions.

Comment est-elle née ?

J’ai moi-même un parcours d’entrepreneur : j’ai créé ma première activité dans la téléphonie à 23 ans, avec mes frères, avant de lancer un site d’e-business, puis une société de transport. Parallèlement, j’ai participé à des activités militantes pour promouvoir l’entrepreneuriat dans les quartiers. D’abord à Mantes-la-Jolie, en région parisienne, avec l’association Jeunes entrepreneurs du Mantois, puis avec Jeunes entrepreneurs de France. En 2008, je me suis rendu compte que le contexte avait changé et que désormais, plusieurs acteurs comme les Boutiques de Gestion, les chambres de commerce et d’industrie étaient présents sur ce terrain. En revanche, une fois que l’entreprise était créée, il n’y avait plus grand monde. Alors que c’est à ce moment-là que les difficultés apparaissent : il faut trouver des clients, affronter les problèmes juridiques, logistiques ou de financement, propres à tout entrepreneur. J’ai donc eu envie de travailler à pérenniser ces activités. Depuis, une étude de l’APCE (Agence pour la création d’entreprise, NDLR) a récemment montré de manière probante que ce que nous pressentions était juste : il y a deux fois plus d’entrepreneurs dans les quartiers que dans la moyenne nationale (plus de 12 % de la population active, contre 5 %), donc une vraie dynamique, mais le taux de pérennité à trois ans de ces entreprises est de 59 %, contre 69 % au niveau national. Conclusion : il y a un vrai travail à faire.

Quels sont les services que vous apportez ?

Nous avons d’abord mis en place sur notre site www.lanouvellepme.fr un réseau social dans le but de favoriser les échanges et de permettre aux entrepreneurs d’accéder à des événements.
Ensuite, nous proposons un « market place » afin de les aider à mettre en avant leur entreprise et leurs services/ produits et de faire des affaires.
En parallèle, un service de bénévolat de compétences répond à un autre besoin détecté : celui de l’accès aux expertises et aux compétences. Contre une contribution de 100 euros, une quinzaine de missions ont ainsi été lancées pour le moment, et même si ce n’est pas encore significatif, il semble que les demandes en matière juridique et commerciale devraient, à terme, l’emporter.
Enfin, nous avons initié un programme de co-développement. Il s’agit en fait de groupes de 4 à 6 entrepreneurs qui se réunissent tous les mois et demi avec un coach bénévole. Chaque participant explique où il en est, prend du recul sur sa situation, tandis que les autres lui proposent des conseils. Là encore une contribution est demandée, de l’ordre de 50 euros par session d’une demi-journée.

Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

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