Interview
Arnaud Poissonnier, "nous sommes la 1ère plateforme de microcrédit en Europe"
Arnaud Poissonnier, président fondateur de la plateforme de microcrédit Babyloan, nous explique le fonctionnement du financement participatif ainsi que le succès de sa propre petite entreprise.
1) Babyloan, site de financement participatif en ligne, couvre des projets dans de nombreux pays du monde. Qu’en est-il des projets français ?
Depuis 2008, nous avons aidé 200 projets français sur 18000 au total. Cela paraît peu, mais cela représente quand même 25 % du cash qui est passé par Babyloan. Et pour cause, les besoins sont supérieurs en France que dans les pays en développement pour lancer un projet d’entreprise. En moyenne, les prêts consentis à des entrepreneurs français s’élèvent à 3000 euros pour une durée de 2,5 ans. Ce sont de petits montants car il s’agit souvent de petits projets, ce qui ne les empêche pas de grossir par la suite. Comme nous avons une vocation sociale et solidaire, nombre de personnes qui font appel à nous utilisent entrepreneuriat comme voie d’insertion ou de réinsertion.
2) Quelle est la marche à suivre pour bénéficier d’un microcrédit sur Babyloan ?
Nous ne référençons pas directement les projets sur Babyloan.Nous travaillons avec deux institutions de micro-finance français : l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique) et Creasol, qui est basé dans le Sud-Est de la France. Les entrepreneurs qui souhaitent bénéficier d’un financement participatif doivent d’abord s’adresser à ces organismes, qui vont juger de la viabilité de leur projet. Si c’est positif, ils vont pouvoir bénéficier d’un accompagnement. Une entreprise, il faut savoir la gérer ! Ensuite, au moment de la recherche de financement, les institutions nous font remonter leurs besoins et nous publions les projets sur Babyloan.
3) Vous êtes vous-mêmes une TPE. Vous venez de réaliser une levée de fonds de 800 000 euros, qu’est-ce que cela représente pour Babyloan ?
C’est très important pour nous. Cette levée de fonds provient notamment de la Caisse des dépôts, mais aussi de financement participatif sur le site Anaxago. Comme nous sommes un social business, cette somme va d’abord nous permettre de compenser les pertes, il faut l’avouer. Par ailleurs, nous allons lancer en septembre un nouveau site internet. Et nous allons essayer d’accélérer notre développement en cherchant de nouveaux partenaires dans le monde pour pouvoir agir dans 5 ou 6 pays de plus d’ici un an.
Propos recueillis par Sophie Roy
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