Interview

Delphine Giroud, auto-entrepreneuse à Roaillan (33)

Jeune diplômée, Delphine Giroud a préféré sauter le pas de la création d’entreprise plutôt que d’attendre un hypothétique poste de salariée. Pour se lancer dans le télésecrétariat pour particuliers et entreprises, elle a choisi le régime de l’auto-entrepreneur. Et se confronte désormais aux difficultés de tout créateur, quelques inconvénients en moins...

Delphine Giroud, auto-entrepreneuse à Roaillan (33)

A peine diplômée, vous avez choisi d’être indépendante. Pourquoi ?

J’avais déjà acquis une petite expérience professionnelle et remarqué qu’avoir un patron au-dessus de moi n’était pas toujours facile, surtout dans mon secteur : l’assistante doit sans cesse faire le tampon avec les salariés, les fournisseurs, les clients… J’avais aussi tout simplement la volonté d’être indépendante, d’autant que, lorsque j’ai terminé mon contrat de professionnalisation en juin 2009, nous étions en pleine crise… Soit je galérais pour trouver un boulot mal rémunéré, soit je pointais au chômage, soit je décidais de créer mon propre emploi. La création du statut de l’auto-entrepreneur m’est apparue comme une opportunité pour me lancer tout en réduisant les risques.
Dès juillet, j’ai commencé à travailler sur mon projet, en profitant d’un atelier Création d’entreprise de l’ANPE qui m’a bien aidé à me préparer et à réaliser mon étude de marché, notamment.

Pourquoi avoir choisi le régime de l’auto-entrepreneur ?

Le premier argument qui m’a décidée, c’est les charges sociales. Je savais qu’il fallait compter sur 3700 euros de charges sociales pour la première année.
Autres éléments ayant pesé dans la balance : une comptabilité très simplifiée que je peux faire moi-même et la possibilité de créer mon activité en ligne, sans avoir à courir dans de multiples administrations.

Depuis votre lancement en octobre 2009, quel premier bilan faites-vous ?

C’est difficile de démarrer et la prospection prend beaucoup de temps. Pour le moment, je n’ai eu qu’un client et encore, pour une prestation ponctuelle. J’ai plusieurs propositions en cours, mais mes prospects sont réticents à s’engager à cause de la crise. Jusqu’ici je me suis surtout tournée vers une clientèle de professionnels. Au départ, j’avais même concentré mon travail de prospection auprès d’artisans et de professions libérales, mais je me suis aperçue que les artisans faisaient généralement faire leur travail de secrétariat pas leur femme. Aussi, je commence désormais à prospecter auprès d’entreprises plus importantes.

Le régime de l’auto-entrepreneur répond-il bien à vos attentes ?

Oui, hormis les relations avec les administrations (cf. http://blog.netpme.fr/author/dgiroud/), ce statut me permet de ne pas crouler sous les charges. Je pense que je le garderai tant que je n’aurai pas atteint le plafond de chiffre d’affaires et tant que je n’aurai pas de recrutement à faire (NDLR : l’auto-entrepreneur peut embaucher, mais il ne peut pas déduire les charges). Je ne souffre pas d’un manque de crédibilité en choisissant ce statut et pour les banques, je suis plutôt rassurante : je n’ai pas eu de gros emprunt à faire pour mon activité de service et je n’ai pas beaucoup de charges derrière, ce qui fait que j’ai la possibilité de les rembourser tous les mois sans problème et qu’ils sont prioritaires.

De quelle manière envisagez-vous l’avenir ?

Je suis contente de l’aventure dans laquelle je me suis lancée. Même si je devais échouer, c’est une belle expérience, qui m’a permis par exemple de me mettre dans la peau d’un chef d’entreprise.
Ce qui est plus difficile, c’est que je passe parfois par des moments de découragement. Même si je sais qu’il faut que je m’accroche, qu’il faut semer et encore semer pour récolter peut-être plus tard ! Comme je travaille seule chez moi, j’ai d’ailleurs décidé de m’appuyer sur des réseaux sociaux comme Viadeo et sur un club départemental de création d’entreprise, pour ne pas m’enfermer sur moi-même.
Pour le moment, je ne suis pas loin de mon prévisionnel, mais je risque de m’en éloigner de plus en plus à partir du sixième mois d’activité si je ne trouve pas plusieurs clients rapidement. Je me laisse jusqu’à la fin de l’année pour avoir un chiffre d’affaires correct, qui me permette de couvrir mes charges, notamment de publicité : mailing, prospectus, prospection téléphonique, site internet (www.girondesecretariat.fr).

Propos recueillis par Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

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