Interview

Tristan Rousselle, cofondateur et PDG de PX'Therapeutics, à Grenoble (38)

Tristan Rousselle est à la tête depuis bientôt dix ans de PX'Therapeutics, une société de biotechnologies qui fournit des services à haute valeur ajoutée dans le domaine du développement de bio-médicaments. Il ambitionne de hisser la société auprès des plus grands mondiaux en s’appuyant sur ses équipes.

Tristan Rousselle, cofondateur et PDG de PX'Therapeutics, à Grenoble (38)

Comment voyez-vous votre rôle de dirigeant ?

Le social est très important dans une PME de 50 salariés. Les jeunes ingénieurs et cadres sont dynamiques et investis dans leur métier et ramènent donc de leur personnalité dans l’entreprise. Sans aller jusqu’à la psychologie, il faut le prendre en compte.

La gestion du personnel est donc pour vous essentielle ?

Le succès d’une PME est de savoir la gérer simplement, et de savoir briser des tabous, comme le handicap ou les femmes enceintes. Chez PX’Therapeutics, nous avons une grande majorité de jeunes et de femmes ; c’est à prendre en compte sans bloquer la croissance de l’entreprise. D’ailleurs, une étude d’Oseo a montré qu’un tiers de la réussite d’une entreprise se joue sur la qualité personnelle des individus. Il faut donc pouvoir exploiter au mieux ces qualités. Offrir aux salariés ce qu’ils demandent permet la réussite de l’entreprise. Ce n’est pas évident dans une PME. Mais quoi qu’il en soit, je n’étais préparé à rien de tout cela quand j’ai créé la société !

Être entrepreneur était une évidence pour vous ?

J’ai créé la société car c’était possible et naturel. J’ai profité de la loi Allègre qui permettait aux chercheurs du public de créer une entreprise innovante. Vous savez, quand le public, les actionnaires, les collaborateurs scientifiques et les clients, que tous trouvent ça bien, alors vous ne vous posez pas de question. Avec Nicolas Mouz (NDLR: cofondateur et directeur scientifique), nous nous sommes d’ailleurs engouffrés dans toutes les nouvelles lois sur l’innovation. Et il ne nous restait plus qu’à gérer les petits problèmes du quotidien… Des problèmes importants, mais du quotidien.

PX’Therapeutics aura dix ans l’an prochain. Comment voyez-vous son évolution ?

Notre modèle économique est clair depuis le début, c’est le service: on vend de la recherche, ce qui passe forcément par la création d’emplois. À la fin de la deuxième année, nous étions déjà 20 salariés. Nous avons, en 2003, rajouté une partie pharmaceutique pour augmenter les marges et la rentabilité. En 2004-2005, nous avons créé une nouvelle activité avec PX’Pharma. Et en 2006, après un creux en 2003, nous avons renoué avec la croissance. On a alors développé la partie commerciale, nous sommes passés à 45 salariés et avons multiplié le chiffre d’affaires par deux. 2007 a vu la création d’une nouvelle filiale, PX’Monoclonals, après PX’Pharma en 2004, pour élargir l’offre de services. Et cette année, nous créons un nouveau site pharmaceutique pour produire des protéines complexes.

Comment financez-vous ce site ?

Nous avons obtenu un prêt bancaire d’1 million d’euros. Et nous sommes en train de compléter une levée de fonds de 3 millions d’euros pour début 2010. Ce site va nous permettre d’augmenter nos capacités de production et notre chiffre d’affaires et donc d’augmenter nos projets clients. Nous devrions ainsi multiplier nos effectifs par deux dans trois ans. C’est typique du modèle service pour s’adapter à la croissance.

Tout semble bien rôdé…

On n’est jamais sûr que ça va marcher ! Mais jusqu’à maintenant, nous avons eu plus de projets réussis que d’échecs. Le risque est de ne pas progresser assez vite. Nous gérons la société à notre mesure, nous avons la responsabilité de la développer et nous n’allons pas plus vite que nous-mêmes.

Propos recueillis par Anne-Gaëlle Metzger
Le Journal des entreprises

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