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Cotation en bourse des TPE/PME : "ce que l'on a imaginé dans les années 80, on peut le refaire"

Coter son entreprise en bourse lorsque l’on est le dirigeant d’une petite société, c’est possible. Les dirigeants de CiiB (Conseil en Ingénierie et Introduction Boursière), nous éclairent sur cette méthode de financement peu utilisée.

Cotation en bourse des TPE/PME :

« Il n’y a pas assez de petites entreprises qui connaissent les mécanismes de l’introduction en bourse » constate Jean Salwa. Ce « vétéran de la bourse » comme il se qualifie, est à l’origine de la création du Marché Libre, marché boursier français régulé, non réglementé et utilisé par les petites. Le 19 juin 2017, ce dernier a changé de nom et est devenu Euronext Access. Une nouvelle qui a réjoui Jean Salwa, aussi président de CiiB (Conseil en Ingénierie et Introduction Boursière), listing sponsor pour Euronext Access. II voit en cette transformation du Marché Libre un retour au « Second Marché de 1983, qui a révolutionné les mentalités des propriétaires de TPE/PME françaises. » En effet, cet ancien courtier entré à la bourse de Paris en 1949 souhaite « faire renaître cet état d’esprit, cette envie de devenir actionnaire » en particularité pour les petites entreprises.

L’âge d’or de la cotation en bourse des petites entreprises

Jusqu’en 1990, il existait 6 bourses régionales françaises (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy et Nantes) plus celle de Paris. Selon Jean Salwa, ces dernières avaient un grand intérêt pour les TPE-PME. « Lorsqu’une PME locale cherchait un financement, se rappelle-t-il, elle s’inscrivait dans sa bourse régionale et les habitants, qui connaissaient souvent l’entreprise, étaient plus enclins à investir. »

Avec l’ouverture du Second Marché de la Bourse de Paris en 1983, dédié aux PME, le nombre d’actionnaires en France est passé de 1,5 million en 1982, à 9,5 millions. Un véritable succès. L’ouverture du Nouveau Marché, en 1996, a entraîné la fermeture de son prédécesseur. Celui-ci, encore en vigueur aujourd’hui, a pour mission de favoriser l’accès à la cotation en bourse aux startups et autres PME à fort potentiel de croissance. Sa création a aussi fait retomber le nombre d’actionnaires français qui sont actuellement moins de 3 millions.

Ainsi, pour le président de CiiB, Access représente un nouveau modèle qui « permet aux TPE/PME qui ne remplissent pas encore toutes les conditions […] de devancer l’appel, de s’introduire en bourse beaucoup plus tôt, de se faire connaître et de lever des fonds plus aisément que parfois sur le Marché Libre. »

Réussir sa cotation en bourse

Mais un accès à l’entrée en bourse plus facile ne signifie pas qu’une TPE-PME sera couronnée de succès. Pour cela, une stratégie est à définir. Le listing sponsor (conseiller financier chargé d’accompagner une entreprise avant son entrée sur le marché boursier) CiiB a, depuis sa création en 1987, introduit en bourse 54 TPE-PME avec une levée de fonds totale de plus de 100 millions d’euros. Il recommande aux petits patrons de vendre des actions à bas cours pour attirer les investisseurs. « On propose aux Français d’acheter et de vendre des actions du dirigeant à condition que ce dernier réinjecte les bénéfices dans l’entreprise » expose Jean Salwa.

D’autres suggestions comme « considérer les intérêts des épargnants de la même façon que celui du chef d’entreprise » ou encore « avoir le souci de la pérennité de l’entreprise en la préparant 10-20 ans en avance et en choisissant quelqu’un de sa famille, un employé ou un actionnaire en tant que successeur » aideront, de même, à réussir sa cotation en tant que petite société.

Un réel investissement du chef d’entreprise

Se coter en bourse présente trois avantages clés, selon Didier Salwa, directeur général de CiiB : acquérir une notoriété qui peut être mondiale, obtenir des liquidités et développer des fonds propres. Mais il n’y a pas que des avantages. Le chef d’entreprise doit aussi s’investir et prévoir au moins deux journées par mois pour assurer le bon suivi de la cotation. Bien entendu, un listing sponsor peut l’accompagner temporairement ou constamment, selon ses besoins. Les coûts engendrés, sont, quant à eux, annexés sur les montants que le dirigeant souhaite soulever.

« Ce que nous proposons aujourd’hui n’est pas nouveau, souligne Jean Salwa. Ce que l’on a imaginé dans les années 80, on peut le refaire. »

Melissa Carles

 

 

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