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Congrès de l'UNAPL : 4 travailleurs libéraux sur 5 estiment que le programme économique des candidats à la présidentielle motivera leur vote

Le 24ème congrès de l’UNAPL s’est déroulé le 2 décembre, avec la présentation d’une enquête indiquant que 4 travailleurs libéraux sur 5 voteront à la présidentielle en fonction des programmes économiques. En point d’orgue, un débat entre un candidat à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, et des représentants de LR, EELV et En Marche.

Congrès de l'UNAPL : 4 travailleurs libéraux sur 5 estiment que le programme économique des candidats à la présidentielle motivera leur vote

« Trop d’Etat, trop de charges, trop de paperasse … ». L’enquête auprès des professions libérales présentée par Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique & opinion chez Harris Interactive lors du 24ème congrès de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) (1), montre une nette inquiétude de cette catégorie de professionnels qui souhaite surtout une équité fiscale et sociale, une simplification des normes et l’allégement du coût du travail. Selon cette étude, 85 % des personnes interrogées  estiment que l’on ne parle pas assez des conditions d’exercice des  professionnels libéraux, « le parent pauvre » de l’élection présidentielle. Conclusion : ils s’intéressent de très près au programme économique de chaque parti en lice et 82 % d’entre eux annoncent qu’il sera décisif dans leur choix du candidat à l’élection présidentielle. Après cette présentation, quatre représentants de partis politiques (2) ont tenté de séduire les professionnels présents dans le grand auditorium du Palais Brongniart.

« Des règles spécifiques pour les petites entreprises qui n’ont rien à voir avec les grandes » (EELV)

Les personnalités présentes avaient donc pour objectif de montrer que leur programme répond au souhait des professions libérales. Tous ont reconnu la différence qui devrait être faite en matière de fiscalité entre les entreprises, selon leur taille. « On ne peut pas traiter toutes les entreprises de la même façon, il y a une différence entre les multinationales et les petites entreprises qui ne peuvent pas délocaliser », a rappelé le député Jacques Krabal, le représentant du mouvement En Marche.  Une position partagée par Agnès Michel, d’Europe Ecologie Les Verts : « Il faut des règles spécifiques pour les petites entreprises qui n’ont rien à voir avec les grandes ». Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a rappelé un axiome partagé par tous les participants au congrès : « un professionnel libéral est à la fois au four et au moulin. Il est seul.  Et il y a énormément de bureaucratisation ».

« 50 % de bonus fiscal pour ceux qui réinvestiraient dans l’entreprise, en France  » (Debout La France)

Après ce constat commun,  chaque participant a avancé plusieurs pistes de réflexion. « Il y a la nécessité de réhabiliter la prise de risque. La sécurisation ankylose, il faut faire sauter les verrous pour oser. Il faut réhabiliter le travail », a énoncé le représentant du mouvement En Marche.  « Nous voulons réduire massivement les charges patronales dans un périmètre qui ne serait pas cantonné aux bas salaires », a affirmé Eric Woerth (Les Républicains), rappelant « qu’en contrepartie, il y aura deux points de TVA supplémentaires ». Nicolas Dupont-Aignan, d’accord avec une baisse de charges et une meilleure simplification, souhaite également revenir aux accords de branches « pour ne pas pénaliser les petites entreprises qui ne sont pas outillées pour négocier des accords et pourraient être défavorisées face aux grandes entreprises ». Il préconise également la mise en place d’un bonus de 50 % pour ceux qui réinvestiraient dans l’entreprise, sur le sol français.

Plus d’Europe ou moins d’Europe ?

Sur le rôle de l’Europe, les idées se sont affrontées. Selon Eric Woerth, « la France est sur-administrée, donc on sur-réglemente et chaque profession veut défendre son pré carré. Il faut diminuer le taux de norme, s’adapter à une norme européenne ». Pas question pour Nicolas Dupont-Aignan. « Il faut préserver la qualification et la réglementation des professions libérales et s’opposer à toute réforme émanant de l’UE qui menacerait le statut des libéraux », a affirmé le candidat à l’élection présidentielle. La lutte contre « la concurrence déloyale » et la suppression de la directive sur les travailleurs détachés figurent en bonne place dans son programme. Dernier point débattu : les plateformes numériques qui sont en train de modifier totalement le droit du travail. Le leader de Debout La France déplore que ce soit « la Cour d’Appel de Londres qui requalifie les Uber et nous donne des leçons », puisque le 28 octobre dernier, un tribunal du travail britannique a condamné Uber à reconnaître ses chauffeurs comme des salariés. Un verdict qui n’a pas échappé à l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy qui a conclu sur une nouvelle réflexion : « faut-il un code du travail simplifié ou imaginer un lien de para-subordination ? Il faut que les choses soient claires entre le para-salarié et la plateforme… Quid du chômage ? Une protection et des droits liés à la personne devront être mises en place». Le statut du travailleur indépendant à l’ère du numérique sera à l’évidence un enjeu pour les candidats à la présidentielle de 2017.

 

  1. L’UNAPL (100.000 adhérents) a adhéré à l’Union professionnelle artisanale (UPA) le 17 novembre dernier. L’UPA est devenue l’Union des entreprises de proximité (U2P) http://www.upa.fr/ . Sur  les 3,4 millions d’entreprises rassemblant l’artisanat, le commerce et les professions libérales, l’U2P en comptabilise 2,3.
  2. Les organisateurs ont précisé que tous les partis ont été contactés pour ce débat, mais que seuls les quatre présents ont répondu par l’affirmative.

Claire Padych

 

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