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Égalité professionnelle : les clichés ont la peau dure

L'égalité professionnelle, c'est aussi combattre les clichés sexistes. Or, ils sont encore bien présents dans le monde au travail, comme tend à en attester une enquête menée dans le cadre du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle.

Égalité professionnelle : les clichés ont la peau dure

Le sexisme aurait-il encore de beaux jours devant lui ? C’est la question que l’on peut se poser à la lecture de l’enquête LH2 menée pour le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP). Le sexisme selon l’enquête, c’est « une idéologie qui érige la différence sexuelle en différence fondamentale » et qui entraîne des jugements négatifs.

Différence de traitement

Or, 46% des femmes ont déjà eu ce sentiment désagréable d’être traitées différemment des hommes sur leur lieu de travail. Etre sollicitées pour des tâches subalternes ou sans rapport avec leurs compétences professionnelles, rencontrer des freins professionnels, ne pas être augmentées, primées, ou promues. Autant de manifestations plus ou moins visibles du sexisme en entreprise.

Égalité professionnelle : les compétences managériales mises en cause

Lorsque les femmes grimpent dans la hiérarchie, les choses ne s’arrangent guère. Est alors mise en cause leur capacité à manager et à endosser des responsabilités. 56% des femmes déclarent avoir été témoin de réserves par rapport aux compétences managériales féminines et 14% des femmes managers disent l’avoir effectivement vécu et avoir entendu qu’elles n’étaient pas à leur place à un poste de responsabilité.

Différence de ressenti entre les hommes et les femmes

L’enquête met également en valeur une différence flagrante de perception entre les hommes et les femmes. Comme le souligne l’enquête elle-même, « moins les manifestations de sexisme sont visibles, plus les écarts de perception entre femmes et hommes sont importants ». Par exemple, si 31% des femmes se sont déjà senties exclues ou oubliées lors d’une réunion, ce sentiment est partagé par seulement 4% des hommes.
Autre témoignage de ce décalage ; les « petits noms » dont les femmes sont parfois affublées : »ma cocotte, ma chérie, ma belle,… » Si les femmes vivent cela de manière ambivalente et sont partagées entre y voir une attitude bienveillante ou inappropriée,  les hommes, eux, l’analysent majoritairement comme un comportement positif. 

Une entreprise sur deux tente d’y remédier

Au moins une salariée sur deux ne jette pas la pierre à son entreprise et concède que celle-ci a abordé le sujet du sexisme, notamment via des réunions spécifiques, le journal interne, une note de service…
En cas de manifestation sexiste, les femmes se tournent en priorité vers leur hiérarchie (61%), suivie de près par les ressources humaines (60%). Elles ne sont que 36% à s’adresser aux représentants du personnel, 22% à leurs collègues et, dans une même proportion, au médecin du travail.
Selon les femmes interrogées, il est indispensable que la direction envoie un message fort qui condamne les remarques sexistes et qu’elle éduque ses managers aux stéréotypes et aux manifestations de sexisme.

 

Les hommes aussi victimes de sexisme 
Les femmes ne sont toutefois pas les seules à s’estimer victimes de sexisme. Les hommes aussi. Mais cela se traduit plutôt par des attentes liées à leur sexe : donner tout son temps à l’entreprise, être toujours fort, ne pas manifester d’émotions, ne pas travailler à temps partiel,…

 

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