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Des élèves de 3ème à la tête d’une mini entreprise : « un moyen de stimuler l’intérêt des jeunes »

Au collège Nelson Mandela d’Illkirch (67), certains élèves de 3ème sont devenus des entrepreneurs, le temps d’une année scolaire. Épaulés par la fédération Entreprendre Pour Apprendre, ils sont à la tête de la mini société Color’Shine.

Des élèves de 3ème à la tête d’une mini entreprise :  « un moyen de stimuler l’intérêt des jeunes »

« L’entrepreneuriat s’apprend sur le tas » entend-on souvent de la part des chefs d’entreprise. Et si ce n’était pas le cas ? La fédération Entreprendre Pour Apprendre a fait le pari de développer l’esprit d’entreprendre des jeunes. Elle a imaginé les mini entreprises EPA, formées par des groupes de jeunes de 14 à 21 ans. Accompagnés d’un parrain et d’un enseignant, ils relèvent le défi de mener à bien un projet entrepreneurial sur une année scolaire. Comme 22 700 élèves, les 3èmes du collège Nelson Mandela d’Illkirch (67) ont monté leur société. Cette année, elle se nomme Color’Shine et commercialise des objets de décoration fabriqués à partir de miroirs. Couverte juridiquement par l’EPA, la mini entreprise a tout d’une grande : un compte, une banque, un PDG et des salariés motivés.

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L’entrepreneuriat pour stimuler l’attention

Selon Marc Kunkel, le professeur de technologie qui supervise le projet, cette initiation à l’entrepreneuriat est une manière de susciter à nouveau l’attention des élèves. « La technologie perd ses moyens, regrette-t-il. Les élèves ne pouvaient plus réaliser un objet chacun pendant les cours mais uniquement un pour toute la classe. Cela a provoqué un manque d’intérêt. » Alors, depuis 6 ans, les élèves de 3ème montent leur mini entreprise. « Nous avons entre 23 et 30 candidatures chaque rentrée, calcule M. Kunkel. Pour que le relais se fasse, les élèves-entrepreneurs vont chaque année présenter leur projet aux 4èmes. Nous essayons de valider un maximum de candidatures. »

À chaque classe son entreprise

Les élèves s’intéressent donc ainsi naturellement à la mini entreprise, souvent sensibilisés par leurs camarades. « Je souhaitais en faire partie depuis la 6ème ! » livre Lucile, cheffe du service communication de Color’Shine. Laurane, au service technique, a, pour sa part, déjà acheté des produits aux anciennes mini entreprises.

Les projets sont différents chaque année et les produits vendus d’un « brainstorming » des élèves. « Nous sommes totalement libres de ce que nous voulons commercialiser, explique Rémy, le PDG. Au début, nous avions pour projet de créer des baumes et crèmes parfumées. Mais en contactant l’EPA, nous nous sommes rendu compte que ce type de produit était très encadré par loi et donc que la conception était trop compliquée. »

Des mini adultes

« Nous essayons de les responsabiliser au maximum, justifie le professeur. Je les encadre, je suis là pour gérer s’il y a un problème mais j’attends qu’on me demande de l’aide. Mais je suis vigilant tout de même : ils restent des collégiens. » Color’Shine n’a pas rencontré de difficultés majeures depuis sa création, « seulement des problèmes de communication avec certains clients qui ne répondent pas aux mails quand leurs produits commandés sont prêts », avoue Lucile. Grâce à l’intervention de 5 étudiants en marketing et négociation, la responsable de communication a même réussi à obtenir un stand d’une journée dans un centre commercial, le 5 mai, « juste avant la fête des mères ».

Un don à une association

Une bonne nouvelle qui ne peut que booster les ventes de la mini entreprise. Elle affiche déjà au compteur environ 100 produits vendus depuis septembre. La jeune société est donc bien partie pour gagner un prix au concours régional de la mini entreprise organisé chaque année par EPA et où le collège en est toujours sorti vainqueur.

Même si cette initiation à l’entrepreneuriat ne suscite pas de vocations à tous les coups, les élèves garderont en mémoire un « beau projet », qui aura permis, grâce à la somme récoltée, de « faire un don à une association » et, si les finances le permettent, « d’organiser une sortie ou un restaurant tous ensemble » se réjouit d’avance Rémy, le PDG.

 

Melissa Carles

 

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