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Emmanuel Macron président : qu’en pensent les syndicats patronaux ?

L’élection d’Emmanuel Macron en tant que président de la République le 8 mai 2017 a provoqué une vague de soulagement chez les syndicats patronaux. Son programme séduit les entrepreneurs français, qui attendent les vraies actions.

Emmanuel Macron président : qu’en pensent les syndicats patronaux ?

« Un quinquennat qui commence bien est un quinquennat qui finit bien. Dans un premier temps, il est primordial qu’Emmanuel Macron règle les problèmes qui existent déjà. » Jean-Baptiste Danet, président de l’association d’entrepreneurs Croissance Plus, voit d’un œil positif l’élection de l’ex ministre de l’économie à la présidence du pays. « Les mesures annoncées dans son programme nous conviennent en grande partie » déclare-t-il. En effet, le fondateur du mouvement « En Marche ! » était perçu à 72% comme le candidat à l’élection présidentielle le plus proche des startups selon un sondage Opinionway. Sa candidature a été soutenue par de grandes figures de l’entrepreneuriat telles que Xavier Niel, Frédéric Mazella (fondateur de Blablacar) ou encore Olivier Mathiot (CEO de Priceminister). Des soutiens qui l’ont imposé comme le défenseur des entrepreneurs et des petites entreprises.

Un enthousiasme collectif

C’est donc en toute logique que Pierre Gattaz, président du Medef, a tenu par le biais d’un communiqué à présenter ses « chaleureuses félicitations à Emmanuel Macron ». Bien qu’il prévienne que l’organisation patronale ne sera « ni un opposant et ni un partisan » du gouvernement, Pierre Gattaz a assuré qu’il sera « un partenaire loyal et exigeant. »

Le président du SDI (syndicat des indépendants), Marc Sanchez, partage sa position. « La réforme du droit du travail, la simplification administrative, la baisse de la fiscalité, la suppression du RSI, le moratoire sur l’application du compte pénibilité, ainsi qu’un meilleur accès aux crédits de trésorerie, constituent autant de propositions  issues des revendications du SDI, susceptibles de répondre aux aspirations des TPE » détaille-t-il dans son communiqué. Mais le fondateur du mouvement des 98% freine son enthousiasme et n’oublie pas de prendre du recul. Il prévient que « le SDI restera vigilant afin que l’élan de ce nouveau mandat présidentiel prenne concrètement en compte les particularités les TPE ».

« Notre optimisme ne doit pas conduire à la naïveté »

« C’est un président qui connaît bien l’économie, mais connaît-il les problématiques des TPE/PME ? » s’interroge François Asselin, président de la CPME (Confédération des PME). Les entrepreneurs sont exigeants envers Emmanuel Macron et attendent de « celui qui vient du monde de l’entreprise, des actions concrètes » confie Jean-Baptiste Danet. « On ne peut plus se permettre d’attendre » insiste-t-il. Croissance Plus entend bien voir ses propositions appliquées durant ce nouveau mandat et aimerait être consultée pour la rédaction des lois et des amendements. Le Medef, lui, attend une vraie réforme de l’éducation nationale et un accès à la formation tout au long de la vie.

La CPME, pour sa part, a déjà transmis une proposition de loi cadre à l’équipe d’ « En Marche ! ». Celle-ci prévoit la mise en place d’actions et de mesures sociales et fiscales en faveur des petites entreprises tout au long du quinquennat. « Pour retrouver la confiance des TPE-PME, il faut de la stabilité et de la visibilité » estime son président, François Asselin. « Emmanuel Macron ne peut échapper au principe de réalité. Il faut inverser la courbe du chômage et favoriser en priorité le rebond pour les chefs d’entreprises. »

 

Les organisations patronales restent toutefois prudentes : « remplacer le RSI, oui mais par quoi ? », « le président aura-t-il la majorité à l’Assemblée ? », « devra-t-il procéder à l’ordonnance ? » Autant de questions que se posent  Jean-Baptiste Danet et ses compères. La CPME, elle, espère que le Président tiendra ses engagements : « si Emmanuel Macron ne respecte pas ses promesses de réformes structurelles, on ne s’en sortira pas. Il faut prendre des décisions courageuses, sinon la suite du quinquennat risque d’être compliquée. »

 

Melissa Carles

 

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