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Exonérer de cotisations la période d'essai : une solution à l'emploi des jeunes ?

Comment s'attaquer à la question de l'emploi des jeunes et leur difficile intégration sur le marché du travail ? Le Cercle des économistes suggère de créer un véritable droit à l'apprentissage et d'exonérer de cotisations les périodes d'essai des jeunes.

Exonérer de cotisations la période d'essai : une solution à l'emploi des jeunes ?

Les 6 et 7 juillet, des économistes ont planché sur la compétitivité, la croissance et le travail lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence qui réunit chaque année durant trois jours des universitaires, des politiques, des chefs d’entreprises et des étudiants. S’ils saluent les premières avancées du « choc de compétitivité », ils souhaitent franchir très rapidement une deuxième étape, avançant un certain nombre de propositions dont certaines intéressent l’emploi et le monde du travail.

Franchir une nouvelle étape

Les économistes se félicitent de la mise en place du crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) mais ils estiment qu’il faut aller plus loin encore. « Cette mesure était astucieuse car elle jouait sur le temps : elle s’applique en 2014 mais a un effet dès 2013 ». Ils proposent ainsi de passer à la vitesse supérieure en « transformant l’essai du Cice par une baisse des cotisations sociales en 2014 pour maintenir la compétitivité ». C’est déjà ce que préconisait le rapport Gallois en novembre dernier.

Même constat pour l’accord sur la sécurisation de l’emploi conclu le 11 janvier dernier. Il ne peut être qu’un premier pas. Ils rejoignent ainsi le clan de ceux qui militent pour un « Ani 2 » 
« Diminuer la dualité du marché du travail entre emplois protégés et situations précaires requiert une réforme en profondeur du marché du travail ». Parmi les pistes envisagées par les économistes : « trouver un meilleur équilibre entre durée des contrats et protection des travailleurs » afin d’inciter les embauches en CDI.

Les économistes visent également le champ conventionnel. Ils reprennent l’idée récurrente de réduire le nombre de branches professionnelle et proposent de passer de 600 à 40 branches. 


Le casse-tête de l’emploi des jeunes

Les économistes s’alarment aussi de la situation inquiétante de la jeunesse et de sa difficulté grandissante à intégrer le marché du travail. Afin d’inverser la tendance, ils proposent un ensemble de mesures qui visent spécifiquement les jeunes.

La première est de créer un  « contrat jeunesse ». Concrètement, les jeunes percevraient une allocation et s’engageraient en retour à condition qu’ils respectent leur engagement contractuel à chercher un emploi ou suivre une formation qualifiante. Ce contrat aurait une durée limitée mais renouvelable.
Les économistes font aussi le pari de l’apprentissage. Ils suggèrent de créer un véritable « droit à l’apprentissage ». « La France doit s’engager dans les 5 ans à venir à fournir à tout jeune au minimum 6 mois d’apprentissage ». L’idée est d’instaurer un système gagnant-gagnant entre les jeunes entrants, dont le coût d’insertion est trop élevé, et les entreprises : une faible rémunération des jeunes en apprentissage (sur le mode d’une période d’essai) en échange d’une promesse d’emploi à moyen terme », explique le Cercle des économistes.

Enfin, dernière mesure en faveur des jeunes, défiscaliser la période d’essai. « Une défiscalisation totale des périodes d’essai allègerait les coûts d’entrée des jeunes », assurent les économistes, « avec comme condition le remboursement des cotisations sociales par l’entreprise si l’essai ne se concrétise pas par un emploi stable ». 

(*)  Le Cercle des économistes est composé de 30 membres, tous universitaires qui ont exercé ou qui exercent des fonctions privées ou publiques.

 

 

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