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Exposition des salariés aux risques d’accident du travail

Pour la la première fois, la Dares publie des statistiques sur les accidents du travail ventilés selon les caractéristiques des salariés : secteur d’activité, sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et taille de l’entreprise.

Exposition des salariés aux risques d’accident du travail

Si vous êtes un homme, jeune, ouvrier, travaillant dans une entreprise de taille intermédiaire du secteur de la construction, vous êtes particulièrement exposé au risque d’accident du travail (AT). C’est ce vient de révéler une étude publiée le 8 décembre dernier par la Dares, à partir de statistiques établies en 2007. C’est la première fois que la Dares publie des statistiques sur les accidents du travail ventilés selon les caractéristiques des salariés : secteur d’activité, sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et taille de l’entreprise.

Le risque d’accident du travail est le plus élevé dans la construction

Le secteur le plus touché par le risque d’accident du travail est, sans conteste, celui de la construction, que ce soit en termes de fréquence, de gravité, ou en nombre de décès. L’étude révèle que les salariés du secteur de la construction subissent deux fois plus d’accidents du travail que la moyenne nationale.

Viennent ensuite les industries du bois et du papier, les services opérationnels (essentiellement le travail temporaire), et les transports (particulièrement les activités de déménagement et de manutention). La Dares souligne que ces secteurs (construction, bois et papier et transports) présentent les taux de séquelles permanentes occasionnées par les accidents du travail les plus élevés. Deux accidents du travail mortels sur cinq surviennent dans les secteurs de la construction et des transports. Dans les transports, un AT mortel sur deux est imputable à un accident de la route. Dans la construction, un sur quatre est issu d’une chute de hauteur.

Fort logiquement, ce sont les activités de conseil et d’assistance, de recherche et de développement et les activités financières qui sont les moins exposées au risque d’accident du travail.

Les ouvriers sont les plus touchés

Sans surprise, les ouvriers ont plus d’accidents du travail que les autres catégories socioprofessionnelles. Pour un million d’heures de travail, les ouvriers subissent en moyenne quarante huit accidents du travail contre seulement trois pour les cadres et chefs d’entreprise. Certains secteurs font exception à cette règle. Ainsi, les hôtels et restaurants sont assez exposés mais emploient peu d’ouvriers. A contrario, les secteurs de l’habillement et du cuir, de l’industrie automobile et celui de la chimie, caoutchouc, plastiques emploient majoritairement des ouvriers mais se révèlent moins dangereux que la moyenne. Enfin, les cadres et chefs d’entreprise salariés, globalement peu exposés, sont le plus durement touchés dans les hôtels et restaurants. Ceci s’explique par la présence, dans le secteur, de nombreux petits établissements dont les responsables (souvent des gérants salariés) exécutent pour partie les mêmes tâches que les salariés qu’ils dirigent.

Des accidents du travail plus fréquents dans les entreprises de taille intermédiaire

Les salariés des entreprises de 500 salariés ou plus sont moins exposés en moyenne que ceux des entreprises de taille intermédiaire. Raison avancée par la Dares : ces grandes entreprises acquièrent vraisemblablement plus facilement les outils de production les plus sécurisés et bénéficient plus souvent des conseils d’ergonomes et de « préventeurs ». La moindre exposition aux accidents du travail des salariés des grands établissements s’observe dans la plupart des secteurs : construction, secteur automobile, construction navale, aéronautique et ferroviaire. Dans la construction, à durée d’exposition égale, la Dares recense cinq fois moins d’AT dans les grands établissements (500 salariés ou plus) que dans ceux de moins de 50 salariés. De même, dans l’industrie automobile, les salariés des petites entreprises ont un risque d’AT près de huit fois supérieur à celui de leurs homologues des grandes entreprises.

Les jeunes plus exposés que les seniors

Avec l’âge, le risque d’accident du travail diminue, mais les accidents se concluent plus souvent par des séquelles permanentes. Les jeunes sont vraisemblablement plus vulnérables en raison de leur manque d’expérience ou de maturité ou de leur affectation aux postes les plus risqués. En revanche, à durée égale d’exposition, les salariés plus âgés subissent des incapacités permanentes en moyenne plus élevées

Source : Étude DARES n° 50.2 – L’exposition des salariés aux accidents du travail en 2007 – Décembre 2009

Nathalie Lepetz
Rédaction de NetPME

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