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Planète PME : pas de nouvelles mesures en direction des entreprises

Venu clore Planète PME, le congrès de la CGPME, le Premier ministre n'a pas suivi les propositions de la confédération des patrons pour aider les PME à sortir de la crise, estimant que la situation économique et financière de la France nécessitait de rester "lucide et vigilant".

Le discours de clôture de Planète PME, le congrès de la CGPME, par Jean-François Roubaud avait été très applaudi. Le président de l’organisation patronale, incisif, avait fondé son intervention sur les résultats d’une enquête* montrant que 19 % des PME étaient inquiètes pour leur avenir, pour demander au gouvernement de déclencher de nouvelles mesures. « N’appuyez pas à la fois sur le frein et l’accélérateur », enjoignait-il à François Fillon, venu l’écouter avant de monter à son tour à la tribune, faisant notamment référence aux charges sociales pesant sur les épaules des entreprises.

Peine perdue. Si le Premier ministre a assuré que « le gouvernement entend et respecte ce message », il a aussi rappelé qu’il fallait rester « lucide et vigilant ». Passant en revue tout ce qui avait déjà été mis en œuvre par le gouvernement en direction des entreprises, en matière d’aide à la trésorerie ou de l’emploi, François Fillon a opposé une fin de recevoir aux demandes de la CGPME, notamment en ce qui concernait la suppression immédiate de l’IFA (Impôt forfaitaire annuel), rappelant au passage qu’avec la réforme menée sur trois ans, « l’an prochain, la quasi-totalité des PME seront (déjà) exonérées. »

Revenant sur le relèvement de 50.000 euros à 75.000 euros du dispositif ISF-PME permettant un l’allègement d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) aux contribuables qui investissent au capital des entreprises de moins de 250 salariés, le Premier ministre, s’il n’a pas fermé la porte à la discussion, n’a pas non plus fait preuve d’enthousiasme : « Cela pourrait laisser croire que doubler le plafond reviendrait à doubler les fonds qui arrivent dans les PME, alors que l’augmentation serait en fait assez marginale, compte tenu du faible nombre de contribuables concernés. »
Quant à l’élargissement du dispositif aux entreprises de taille intermédiaire (jusqu’à 5000 salariés), là encore François Fillon s’est montré réservé : « Il ne faudrait pas qu’en orientant les fonds ISF vers des entreprises moyennes, on prenne le risque de réduire les financements disponibles pour les petites. »

Au final, la seule concession au discours de rigueur du Premier ministre a concerné la baisse des charges sociales. A Jean-François Roubaud qui rappelait qu’elles étaient de « 30 % en 1970, de 40 % en 2004 et de près de 45 % aujourd’hui », François Fillon a répondu par une promesse : « Nous tiendrons l’engagement d’une diminution des charges qui pèsent sur les entreprises », évoquant pour ce faire la prochaine loi de finances pour 2010. Une année qu’il regarde d’ailleurs avec une grande prudence : « 2010 restera difficile et la reprise ne pourra être que progressive ».

* Enquête réalisée par Ipsos auprès d’un échantillon de 1072 dirigeants de PME (de 1 à 500 salariés), interrogés par internet du 27 avril au 30 mai 2009.

Nelly Lambert
Rédaction de NetPME

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