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Plus d’un recrutement sur deux est jugé difficile par les TPE artisanales

Comment se porte le marché de l’emploi artisanal ? Entre croissance du nombre d’entrepreneurs, recherche de nouveaux talents et difficultés d’embauche, l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) et la MAAF dressent un bilan contrasté du recrutement dans le secteur.

Plus d’un recrutement sur deux est jugé difficile par les TPE artisanales

Le secteur de l’entrepreneuriat est en pleine mutation. Il fait face à une explosion du nombre d’emplois non-salariés, qui représentent 1 poste sur 4 en 2016. Depuis 2012, le baromètre ISM-MAAF de l’artisanat note une croissance constante du nombre de micro-entrepreneurs. Les chefs d’entreprises qui se lancent dans l’aventure optent de plus en plus pour ce régime plus avantageux, délaissant ainsi le statut d’entrepreneur classique. Pour son édition 2017-2018, le baromètre qui met en lumière les évolutions du secteur de l’artisanat s’intéresse, pour la première fois, aux évolutions des chiffres de l’emploi. Un sujet complexe pour ce secteur.

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Plus d’entrepreneurs et moins de salariés

Les 10 dernières années se distinguent par une forte augmentation du nombre d’artisans travaillant seuls, sans salarié. En 2016, ils sont 66 % contre 58 % en 2012 et 49 % en 2008. Une évolution due à la mise en place du régime micro-entrepreneur en 2009, selon l’analyse du baromètre. Le phénomène continue sur sa lancée en en 2016, le nombre de micro-entreprises croît de nouveau (+3 %). De ce fait, le taux de dirigeants et conjoints sous le régime classique diminue progressivement et recule de 4 % cette même année.

Parallèlement, les salariés du monde de l’artisanat voient leur effectif diminuer peu à peu. Après plusieurs années de baisse, le nombre de salariés embauchés par les TPE du secteur se stabilise à 1,6 million entre 2015 et 2016. Mais malgré ce léger mieux, le mal est fait et l’écart entre 2011 et 2015 se creuse : près de 80 000 emplois ont été perdus entre ces deux périodes.

À la conquête de jeunes talents

Pourtant, les dirigeants du secteur, portés par une sortie de crise prometteuse bien qu’un peu mitigée, sont de nouveau à la recherche de talents. Preuve en est, 220 000 offres d’emplois ont été déposées en 2016. Pour la seconde année consécutive, le baromètre relève une augmentation des propositions d’embauche, notamment dans les TPE artisanales, ce qui « témoigne d’un turn-over croissant du personnel et de besoins d’emplois nouveaux. » Une génération Y qui n’hésite plus à quitter son job pour de meilleures opportunités ou encore le besoin recrudescent de nouvelles compétences pour assurer sa transition digitale justifient ce mouvement de salariés, touchés par plusieurs mutations actuelles.

Un recrutement complexe

Mais malgré leur besoin de recruter, les sociétés de l’artisanat ne trouvent pas toujours chaussure à leur pied. 53 % des recrutements sont jugés difficiles par les TPE artisanales, contre 37,5 % en moyenne pour l’ensemble des secteurs et des entreprises. Certains domaines comme le BTP, la réparation automobile ou encore le travail du métal, qui requièrent des qualifications particulières, sont plus touchés que d’autres. Cette situation atteint l’optimisme des recruteurs qui n’est plus de la partie : 82 % des projets de recrutement dans la charpenterie et dans la carrosserie sont anticipés comme difficiles par les TPE artisanales en 2017. Les plus « confiants » se révèlent être les coiffeurs-esthéticiens: ils prévoient que 64 % de leurs 11 280 projets de recrutement seront compliqués à mener.

 

Melissa Carles

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