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Les PME exportatrices restent trop focalisées sur l'Europe
L’Europe reste un territoire privilégié par les TPE/PME pour le développement de l’export : 61 % des entreprises la citent comme leur premier choix pour l’extension de leur activité à l’international, selon la 3ème édition du baromètre « PME, les clés de l’export » réalisé pour UPS et la CGPME et portant sur un échantillon de 400 dirigeants d’entreprises françaises exportatrices de 0 à 250 salariés.
« Le caractère de proximité de l’Europe avec un marché intérieur et une zone de monnaie unique encourage les patrons exportateurs à en faire leur sphère préférée d’affaires. C’est un signe encourageant qui prouve la solidité des relations dans la zone mais cela ne les aide pas à aller chercher de la croissance », indique Jean-François Roubaud, président de la CGPME. Chercher la croissance dans des zone en récession peut paraître en effet paradoxal, comme le souligne l’assureur Euler Hermès avec la publication concomitante de son baromètre annuel qui porte sur près de 1000 entreprises : « Les exportations vers l’Europe du sud sont doublement pénalisées par des perspectives défavorables avec une demande déprimée et des intentions en recul. L’Espagne et l’Italie seront notamment toujours en récession en 2013 avec respectivement des croissances en baisse de -1,2% et -0.7. La sinistralité dans ces pays est également en hausse continue avec + 22% en Espagne et +2% en Italie. »
Cap sur les pays émergents
Avec un commerce extérieur trop concentré sur des pays européens en difficulté, la dynamique export de la France reste menacée à l’horizon 2013. L’indice des défaillances des principaux partenaires export de la France connaîtra un rebond de 15% en 2012 et 9% en 2013 comparativement à l’indice global des défaillances qui sera respectivement de 4% en 2012 et 3% en 2013. « Face à un environnement dégradé des principaux partenaires de la France, notre baromètre export indique un choix plus marqué des entreprises pour les pays émergents à plus forte croissance : Chine, Russie, Maroc, Algérie et Brésil. Toutefois, cette velléité des entreprises est freinée par le risque d’impayé considéré comme la menace principale à l’export », commente Ludovic Sénécaut, président du directoire d’Euler Hermes France
Des PME exportatrices en perte de vitesse
L’assureur donne aussi le signal d’alarme sur le décrochage des PME qui représentaient 75% des entreprises exportatrices en 2010 et ne représentent plus que 61% de ces dernières en 2012. Le baromètre confirme la part croissante des grandes entreprises dans les exportations. Le nombre de PME exportatrices en France est ainsi passé de 120 000 à 95 000 de 2002 à 2012. Un chiffre à comparer aux 350 000 PME exportatrices en Allemagne en 2012 ! Par ailleurs, les primo-exportateurs sont en recul tant en termes de nombre que de taux de maintien : sur 10 entreprises exportant la première année, seulement 3 exporteront la deuxième année.
Des aides publiques toujours méconnues et peu utilisées
Le manque d’aides publiques était un frein pour 1 entreprise sur 20 en 2008. Ces aides restent toujours méconnues et peu utilisées en 2012. Le baromètre souligne que près de 50% des entreprises n’ont jamais entendu parler du guichet unique et que 46% ne l’ont pas utilisé. «Quatre décisions dans le rapport Ayrault concernent directement les freins exprimés dans notre baromètre : refonte du crédit export, accompagnement personnalisé, développement des VIE et de la mobilité des étudiants et apprentis. Mais la refonte du crédit export ne concernant que les très grandes exportations, un élargissement des canaux de distribution des dispositifs existants de soutien destinés aux PME serait une réponse supplémentaire aux freins et attentes exprimés par les entreprises interrogées dans notre baromètre », conclut Ludovic Sénécaut, président du directoire d’Euler Hermes France.
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