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Rencontrer son client améliore les délais de paiement

Un tiers des entreprises françaises subissent encore aujourd’hui des retards dans le règlement de leurs factures. L’enquête « délais de paiement, l’affaire de tous » met en avant l’importance des relations humaines dans le bon respect des délais de paiement.

Rencontrer son client améliore les délais de paiement

De l’importance la communication pour assurer des délais de paiement raisonnables. C’est ce que met en avant la dernière enquête sur les délais de paiement*. La majorité des fournisseurs (80%) ont une relation directe avec leurs clients et 67% pensent que cela a un impact positif sur le comportement de paiement. « Les fournisseurs ne sont ainsi plus un simple nom sur une facture » juge-t-on au sein du cabinet Teresa Monroe en charge de l’étude. C’est en amont de la 4e édition des Assises et des Prix des délais de paiement à Bercy en novembre prochain que Compinnov a demandé aux entreprises de partager leur comportement en tant que clients comme en tant que fournisseurs. Sur les 20% de fournisseurs qui n’ont aucune relation avec leurs clients, le quart souhaiterait en avoir. Si l’on se place du côté des clients, 70% d’entre eux ont déjà rencontré leurs fournisseurs. « Il faut encourager au maximum les rencontres entre fournisseurs et clients » plaide Jeanne-Marie Prost qui préside l’Observatoire des délais de paiement.

Les délais de paiement varient selon la taille des clients

Si 80% des entreprises pensent être des clients responsables, la réalité serait autre : sans surprise, plus les acteurs sont gros, plus les délais s’allongent. La majorité, soit 93% des TPE et 95% interrogée, connaissent les DDP de leur entreprise. Ils augmenteraient proportionnellement à la taille des entreprises : les factures cheminent en moyenne 31 jours dans les TPE et jusqu’à 54 jours dans les grandes entreprises. « Les structures de petite taille se comportent mieux que celles de grande taille » signale Jeanne-Marie Prost, présidente de l’Observatoire des délais de paiement. Et sont les premières victimes de ces retards de paiement. Pierre-Yves Lévy, président d’Outilacier, PME de 30 personnes pour 30 millions d’euros de CA et lauréate 2016 du prix PME des délais de paiement, se félicite d’une moyenne de délais de paiement à 35 jours dans son entreprise. « Il faut payer quoiqu’il arrive pour se débarrasser rapidement du sujet. Cela permet d’augmenter la confiance de nos fournisseurs. C’est un vrai facteur de performance et un atout par rapport à nos concurrents dans notre relation client-fournisseur. » Légalement, le délai de paiement est de 30 jours, mais de nombreuses dérogations sont possibles (avec une limite de 45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires).

Très peu de sanctions ou de pénalités de retard

Jeanne-Marie Prost se félicite néanmoins de la progression sur les retards des délais de paiement, avec une moyenne à 11,3 jours pour le 4e trimestre 2016 (contre 13,3 jours en 2015), soit « le meilleur chiffre historique ». Et du renforcement des contrôles et de la publication des sanctions via le système du « name and shame » mis en place par le précédent gouvernement et la plus grande transparence sur les pratiques de paiement des opérateurs publics. Un quart des entreprises ont fait évoluer leurs comportements de paiement à la suite du renforcement récent des contrôles. Et seulement 13% des TPE et 26% des PME. « Est-ce parce qu’elles sont déjà extrêmement vertueuses », s’interroge-t-on au sein du cabinet Teresa Monroe ? Autre chiffre notoire relevé lors de l’étude, 30% des clients n’informent pas leurs fournisseurs de leurs procédures de règlement, essentiellement parce que « cela ne fait pas partie des procédures ». C’est au fournisseur d’aller chercher l’info. Côté sanctions, seulement 20% des fournisseurs ont déjà appliqué des pénalités de retard et 70% ne l’ont jamais fait, sans doute « par crainte de perdre de gros clients » suppose-t-on a sein du cabinet Teresa Monroe. Même chose lorsque l’on se penche du côté des petites entreprises, très peu nombreuses à les appliquer (19% des TPE et 25% des PME). « Il faut passer de la culture du payeur négligent à la culture du bon payeur », conclut avec dogmatisme le médiateur du crédit Pierre Pelouzet.

*Enquête sur les délais de paiement réalisée par le cabinet Teresa Monroe auprès de 596 dirigeants d’entreprises dont 33% de TPE et 41% de PME.

 

Charlotte de Saintignon

Par Christian le 01/08/2017 à 18h19

Merci pour cet article intéressant, qui aborde le problème des délais de paiement d'une façon originale. Même si l'article n'y fait pas directement allusion, il ressort que l'implication de la Direction de l'entreprise est impérative. De plus, rencontrer son client ne devrait-il pas être une évidence ?
Les petits retards de paiement sont typiques du comportement français. Vous évoquez les sanctions mises en place, depuis presque 2 ans, par la DGCCRF. Ces sanctions sont efficaces, mais elles seront limitées aux grandes entreprises. Les causes des retards de paiement sont différentes entre les grandes entreprises et les TPE/PME, et n'oublions pas le facteur humain !

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