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S'installer aux Etats-Unis : les conditions à ne pas oublier pour les PME et TPE

Traverser l’Atlantique est un moyen sûr d’augmenter son CA en entrant dans le marché de la première économie mondiale. Pour réussir leur projet, les PME et TPE devront mener une étude de marché sectorielle et par territoire géographique, mais aussi s’entourer de connaisseurs des lois en vigueur et avoir un financement non négligeable pour s’implanter.

S'installer aux Etats-Unis : les conditions à ne pas oublier pour les PME et TPE

Le « rêve américain » arrive toujours, tôt ou tard, dans la tête de créateurs d’entreprises : c’est pour répondre aux conditions de sa réalisation qu’Exco US, un groupe de conseil et d’expertise comptable, a convié des dirigeants de TPE et PME à un petit déjeuner le 3 juillet 2018. Cyril Darmouni, associé du réseau Exco et implanté aux États-Unis, a d’abord indiqué les secteurs économiques clés : « biotechnologie, télécommunications, industrie aérospatiale, automobile, immobilier, agroalimentaire, hydrocarbure (gaz de schiste) et agriculture ». Deux secteurs à hauts potentiels se détachent : les énergies renouvelables et les technologies environnementales ainsi que l’industrie des semi-conducteurs. « C’est un pays extrêmement dynamique », a-t-il insisté. Ce qui signifie que les secteurs clés peuvent rapidement évoluer et qu’une veille est indispensable, côté français, pour ne pas s’engager dans une voie déjà dépassée.

Bien connaître la géographie des USA pour optimiser son potentiel d’activité

Avant de partir, l’objectif principal est de bien connaître sa géographie et faire son étude de marché en fonction de ses contraintes personnelles (famille, enfants scolarisés…). Alain Ouelhadj président de la FACC-Floride  (Chambre de commerce franco-américaine), « patron de PME, spécialisé dans le mobilier de bureau et compétitif », vante par exemple les mérites de la Floride, et pas seulement pour le soleil. « Le climat économique est favorable avec 0% d’impôt sur vos revenus personnels. Miami est un endroit idéal pour s’implanter si on veut travailler avec les deux Amériques… Il y a environ 60 000 Français en Floride, c’est très dynamique et on est moins cher que la Californie ». De plus en plus d’entreprises de technologies voient le jour mais ceux qui travaillent dans l’art et le design peuvent également trouver des marchés. « La France est le troisième partenaire commercial de la Floride », précise-t-il encore.                                                                                                                                            

Les aides au financement sur place…

Si la « sucess story » est bien une expression américaine, de même que le « business plan », le candidat au départ doit, après avoir déterminé son point de chute, également s’assurer qu’il aura les moyens de vivre aux États-Unis avant même que son entreprise n’engrange des profits. Sans aucun moyen, il lui sera difficile sinon impossible de s’implanter. Certes, certaines aides à l’investissement sont disponibles auprès de  l’EDA (Economic Development Administration)  qui propose notamment des prêts à long terme ou des  taux préférentiels pour des projets menant à des créations d’emplois ou le SBA  (Small Business Administration) qui offre des garanties pour les prêts contractés par les PME et des prêts à moyen ou long terme pour l’achat de matériel ou de construction d’une usine. Au pays des grandes plaines, l’agriculture n’est  pas oubliée : même si elle ne représente  que 1,5 % des emplois (contre 81,3 % pour les services et 17,2 % pour l’industrie selon la Banque Mondiale), sa croissance annuelle est de 3 % (contre 2,6 % pour les services et 2,4 %pour l’industrie). Aussi, le ministère de l’Agriculture américain (USDA) peut garantir jusqu’à 90 % des prêts à des sociétés commerciales qui créent des emplois dans des zones rurales.

… ne doivent pas faire oublier les obligations financières quotidiennes du pionnier français !

Mais pour obtenir un visa, il faut d’abord pouvoir prouver aux autorités américaines que l’on peut vivre et payer son loyer et sa nourriture ainsi que l’école de ses enfants si l’on part en famille. « Le financement est très difficile à obtenir car on n’a pas d’historique dans le pays », indique Cyril Darmouni. « Même si vous arrivez avec 300 000 dollars, on ne vous connaît pas ! Ce sont d’autres habitudes à prendre avec les banques ». Le « credit score » est l’évaluation des risques sur tout profil financier,  en vigueur aux USA. Ainsi, ne pas avoir d’impayé est l’une des règles d’or pour se constituer un bon dossier quand on a opté pour un visa B1/B2 par exemple, qui permet de séjourner pendant 6 mois et qui peut être renouvelé de 1 à 10 ans selon les cas ; s’il ne permet pas de travailler aux États-Unis, il a été créé pour les affaires et n’empêche ni les rendez-vous professionnels, ni la prospections, ni les salons. Avoir une carte American Express permet aussi d’avoir un début d’historique bancaire sur place.  Les apports de la nouvelle réforme fiscale votée en décembre 2017 et applicables depuis le 1er janvier 2018 devraient inciter les plus audacieux à traverser l’Atlantique. « Entourez-vous de très bons professionnels, prenez le temps d’étudier la validité du projet », insistent les intervenants. Voir par exemple un « avocat d’immigration » permet de s’entourer de garanties sérieuses, en sachant qu’il pourra en coûter entre 5 000 et 25 000 dollars. Aline Darmouni, expert-comptable chez Exco et installée aux USA avec son époux Cyril Darmouni, rappelle encore la nécessité de se renseigner sur le statut de la société à constituer, d’avoir « un business plan global, avec la nécessité de se loger, de prendre une voiture… Vous devrez financer comptant votre véhicule, il s’agit de ne pas être pris à la gorge ». Et de conclure : « on ne vient pas aux USA trois mois avant la rentrée de septembre ! »

Claire Padych

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