Actu

Stress, dépression, burn out : les PME sont les plus touchées par ces arrêts maladie

Les cabinets Atequacy et Singer avocats ont publié, ce 30 novembre 2017, la 4ème édition de leur baromètre des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Stress, dépression, burn out : les PME sont les plus touchées par ces arrêts maladie

Les PME sont les plus nombreuses à être confrontées à des arrêts maladies liés à des risques psychosociaux en 2017. Selon la 4ème édition du baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles réalisé par Atequacy, spécialiste de la gestion des risques professionnels et le cabinet Singer avocats, expert dans le droit du travail et de la sécurité sociale ; les PME sont 63 % à avoir connu un cas d’absentéisme dû au stress, à une dépression ou à un burnout. Alors que la moyenne est estimée à 33 %, comment expliquer cette recrudescence dans les petites sociétés ? « Avant, il était honteux d’avoir le cas d’un burn out dans ses effectifs. Aujourd’hui, les grandes entreprises ont pris les devants et ont organisé des groupes de discussion lorsque c’était nécessaire, éclaircit Nicolas Delannoy, directeur de la gestion des risques professionnels chez Atequacy. D’autre part, il est aussi plus facile de s’éloigner d’un manager oppressant dans une grande société que dans une PME de 20 salariés. » On recense en moyenne 0,7 cas d’arrêts maladies liés à des risques psychosociaux dans les PME en 2017.

Des sociétés averties

D’ailleurs les petites sociétés sont aussi celles qui sont le moins équipées en outils de gestion des risques professionnels. Seulement 16 % d’entre elles y ont recours contre 49 % des ETI et 57 % des grandes entreprises. Malgré cela, le niveau de connaissance et les mentalités des employeurs évoluent dans le bon sens. « Le sujet était anciennement mal-aimé car mal maîtrisé, justifie l’expert. Aujourd’hui, les entreprises s’intéressent aux risques et maladies professionnels. Cela est dû à la législation qui a beaucoup évolué, les sociétés ont donc dû s’y intéresser. Une boucle vertueuse s’est aussi formée : on a énormément parlé des risques psychosociaux par exemple et on a agi en ce sens en créant le document unique… » Pour preuve, l’étude révèle que 61 % des entreprises connaissent toutes les étapes de l’instruction des dossiers d’accidents du travail et de maladies professionnelles. C’est aussi le cas pour 65 % des petites sociétés.

Plus de la moitié des entreprises ne remplacent pas leurs salariés

Même si une amélioration générale se fait ressentir, quelques petits bémols restent présents quant à la gestion des maladies professionnelles. Ainsi, 60 % des employeurs ne remplacent pas leur personnel lors d’un arrêt maladie ou d’un accident du travail en 2017. Une augmentation de 16 % en un an. Nicolas Delannoy dénonce le manque de visibilité des entreprises sur les arrêts de travail, poussant ces dernières à répartir les tâches entre les salariés présents. « Le secret médical fait que les sociétés n’ont aucune indication sur l’état de santé de leurs salariés, ni sur la durée de l’arrêt. De plus, la tendance des médecins est à renouveler de plus en plus des arrêts de courte durée », analyse-t-il.

Des réserves systématiques de la part des employeurs

Enfin,  63 % des entreprises émettent systématiquement des réserves motivées lorsqu’elles estiment que l’arrêt de travail ou la maladie professionnelle déclarée n’est pas lié à la profession. Une envolée fulgurante puisque, d’après le baromètre, elles n’étaient que 17 % à y avoir recours en 2014. Cette explosion est due aux réformes, selon Nicolas Delannoy. « Avant, pour émettre des réserves il suffisait d’apposer un tampon. Depuis 2014, celle-ci doit être justifié. Ne sachant quoi écrire, les employeurs y ont renoncé. Les années suivantes, la situation s’est améliorée et la tendance est repartie à la hausse. Cependant, c’est toujours la caisse d’assurance-maladie qui choisit si la réserve est retenue ou non et les justifications ne sont pas toujours claires. Une des questions de notre prochain baromètre sera donc : sur ces 63 %, combien ont vu leurs demandes entendues par la caisse d’assurance-maladie ? »

 

Melissa Carles

 

Laisser un commentaire

Suivant