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L'ère de la prévention santé en entreprise ?

A l'heure où la responsabilité sociale des entreprises est mise en exergue, les programmes de prévention en entreprise connaissent une publicité croissante. Une mutation amorcée mais toujours balbutiante.

L'ère de la prévention santé en entreprise ?

Si la prévention santé en entreprise est de plus en plus mise à l’ordre du jour, c’est que le secteur se trouve à un tournant à la fois épidémiologique et règlementaire.

Les complémentaires santé couvrent aujourd’hui des frais principalement liés aux maladies non transmissibles (MNT). 70 % du budget du régime obligatoire y est consacré. Or, ces maladies sont fortement corrélées à des habitudes individuelles : qualité de l’alimentation, consommation d’alcool et de tabac, activité sportive etc. Ces habitudes individuelles sont intégrées à un cycle économique qui impacte directement la productivité. Le bien-être en entreprise influe sur la santé individuelle, elle-même source de productivité. Le coût de l’absentéisme au travail s’est ainsi élevé à 45 milliards d’euros en 2014, faisant de son éradication un enjeu économique majeur.

Cette transition vers la prévention a été effectuée avec succès dans plusieurs pays avec, en fer de lance, les États-Unis. 80 % des salariés américains bénéficient d’un Corporate Health and Wellness Programm. Ce succès a permis de constituer un marché de la prévention réunissant 500 prestataires pour un chiffre d’affaires annuel en pleine croissance, d’une valeur cumulée de 6 milliards de dollars.

Un pas a été franchi avec le lancement d’Oscar, une assurance santé individualisée et numérisée. Cet Uber de l’assurance met en place une approche novatrice focalisée sur le client : le self-care. Un système de récompenses incite le salarié à un rythme de vie sain, par exemple à travers la distribution de montres podomètres mesurant l’activité physique quotidienne.

Le cadre normatif, lui aussi, entre dans une ère de grands bouleversements. Le lancement de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) instaure depuis 2016 l’obligation pour les entreprises d’offrir à leur salarié un régime de complémentaire santé. Le texte prévoit que 2 % des cotisations soit attribué à des mécanismes de solidarité, incluant ainsi la prévention santé.

Poussé par ces dynamiques, le marché est dominé par six acteurs : Malakoff Médéric, AG2R, MGEN, Axa, Harmonies Mutuelles et le courtier Messolutionsmercer. L’offre de ce dernier tente d’articuler efficacement la gestion du risque et le suivi individuel à l’aide d’un programme fondé sur le triptyque : mesurer/analyser/agir. Il propose notamment des analyses poussées du risque cardiovasculaire et des challenges collectifs en entreprises.

Poussées à mettre en place des programmes basés sur leur besoins individuels, les entreprises sont malgré tout confrontées à une série de questions. Circonscrire la prévention aux risques de santé type cardiovasculaires ou l’étendre aux risques psychosociaux ? Impliquer les salariés dans un suivi de long terme ou simplement dans des dépistages ? Elles se heurtent en outre à une pénurie de données sur l’état de santé de leurs collaborateurs. Tous ces obstacles expliquent les bégaiements de la prévention santé en France, en dépit d’une conjoncture favorable.

Une simple question de temps ?

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