Les défis qui attendent les chefs d’entreprise dans le futur

Les chefs d’entreprise estiment que leur image auprès du grand public est quelque peu écornée selon l’étude commandée par le Medef au cabinet d’études Viavoice.  La moitié des dirigeants constatent que leur réputation auprès du grand public n’évolue pas tellement depuis des années. Pourtant, l’opinion que se fait la majorité des salariés (42%) de leur patron se détériore. Alors que faire pour améliorer sa popularité dans le futur ? Un échantillon de 401 chefs d’entreprises françaises de plus de 10 salariés ainsi que 1004 salariés du secteur privé ont été interrogés sur l’avenir et partagent leur vision de l’entrepreneur du futur idéal.

Un chef d’entreprise plus porté sur l’écologie

Selon les chefs d’entreprises interrogés, pour être plus appréciés, les dirigeants devraient prendre davantage la parole sur les enjeux écologiques (43%), sociétaux (42%) et éducatifs (37%). La religion, quant à elle, est considérée comme le sujet tabou de l’entreprise. Salariés et employeurs se rejoignent sur le fait qu’un dirigeant ne doit pas s’exprimer sur ce point. (Seulement 4 % des chefs d’entreprises et 2% des salariés pensent le contraire.)

À l’avenir, le rôle du chef d’entreprise va aussi évoluer. Les dirigeants estiment que leur mission principale sera de créer et protéger des emplois (58%), un avis partagé par les employés. Créer de la richesse et participer à la croissance économique de la France sont, de même, des priorités, tout comme l’innovation qui arrive en en 3^ème position. Bien que tendance, l’entrepreneuriat social ne sera pas la priorité des dirigeants à l’avenir. En rassemblant seulement 28% des sondés, rendre service à la société n’est pas jugé assez fructueux.

Valoriser l’humain pour compenser la numérisation

Dans un futur plus proche, 41% des chefs d’entreprise estiment que la plus importante des « bonnes pratiques à adopter au cours des années qui viennent » est une amélioration du management, de la formation et du bien-être des salariés. Le développement d’une société repose avant tout sur la motivation et l’implication de ses collaborateurs. Une stimulation qu’il faut à tout prix conserver d’après les dirigeants puisque l’entreprise du futur sera largement tournée vers le numérique et la robotique. Cette priorité donnée à l’humain est confirmée par François Miquet-Marty, le président de Viavoice : « l’atout prépondérant pour se préparer au monde de demain ce sera l’humain, les équipes, l’interne. Il ne s’agit donc pas de réfléchir uniquement en termes de flexibilité, de fluidité ou de métamorphose. » Ceci explique en partie pourquoi les chefs d’entreprise considèrent que l’internationalisation ne sera plus leur priorité d’ici quelques temps (seulement 8% d’entre eux l’ont cité).

Un futur très flou

Pour François Miquet-Marty, l’élément essentiel du sondage repose sur « cette forme de brouillard à moyen terme et à long terme pour les dirigeants. On a des degrés d’incertitude pour l’avenir qui sont extrêmement inquiétants pour les chefs d’entreprises. » En effet, 59 % des dirigeants estiment avoir une assez bonne visibilité des évolutions réglementaires et fiscales appliquées à leur secteur d’activité sur un an. C’est sur du plus long terme que cela se complique. Pour les 3 prochaines années, ils ne sont plus que 29% à posséder une bonne visibilité et seulement 13% à un horizon de 10 ans. En cause : une instabilité économique qui réduit l’anticipation sur l’activité d’une société.  « Cette imprévisibilité à moyen et long terme peut être une opportunité ou une menace » selon le directeur de cabinet. Une bonne stratégie d’entreprise peut donc faire pencher la balance.

Melissa Carles