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Dirigeants de PME, quel est votre profil ?

Suite à son enquête « Profilage des dirigeants de PME », Bpifrance le Lab a établi pour la première fois des profils de chefs d’entreprises selon leurs priorités et leurs motivations. Zoom sur quatre types de dirigeants.

Dirigeants de PME, quel est votre profil ?
26 % des dirigeants de PME sondés sont des « capitaines humanistes », tournés vers leurs salariés, vers le développement local et vers les enjeux environnementaux. Ils cherchent à offrir les meilleures conditions de travail à leurs salariés. © Adobe Stock

Prudent, humaniste, aventurier, engagé… Quel genre de dirigeant êtes-vous ? À la suite de son enquête menée auprès de 1 335 dirigeants de PME en novembre 2020[*], Bpifrance le Lab a établi pour la première fois quatre profils de chefs d’entreprises selon leurs priorités parmi la performance économique (croissance, innovation et international, le digital, le management, l’environnement et l’engagement sociétal).

Partageant le constat d’Olivier Torrès que la PME est une « méga personne » et que les valeurs et le profil psychologique du dirigeant ont une influence forte sur l’entreprise, Bpifrance le Lab distingue des profils selon les aspirations des dirigeants. Il y a d’abord les « conquérants aventuriers » centrés sur la croissance et ses dérivés, les « capitaines humanistes » qui ciblent avant tout le développement humain, les « stratèges engagés » focalisés sur une combinaison croissance et engagements sociétaux, et enfin les « gestionnaires prudents » qui regardent en priorité la rentabilité de leur entreprise.

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« Gestionnaire prudent », la catégorie la plus à risque

Les « gestionnaires prudents », qui regroupent 28 % des dirigeants, seraient « plus dans la gestion opérationnelle que stratégique, la croissance étant pour eux synonyme de prise de risque », note Elise Tissier, directrice du Lab de Bpifrance. Dans le détail, ils sont 78 % à optimiser et stabiliser leur organisation existante plutôt qu’en expérimenter de nouvelles, et 82 % à n’avoir aucune veille formalisée sur la concurrence ou les innovations. Parmi les entreprises et les secteurs les plus représentés dans cette catégorie, figurent notamment les petites entreprises de 10 à 49 salariés, les entreprises familiales et les secteurs du transport et du BTP. Cette catégorie serait « la plus à risque car les dirigeants sont moins ouverts sur l’extérieur et minimisent les prises de risque dans tous les domaines ». Ainsi, ils n’ont ni développé de collaborations ou de partenariats pour innover ces dernières années ni participé à aucun événement.

A contrario, les autres profils de dirigeants « plus tournés vers l’extérieur et vers toutes les parties prenantes de l’entreprise », seraient plus à même de faire face à la crise. Notamment les « capitaines humanistes » (26 % des répondants), qui sont tournés vers leurs salariés, vers le développement local et vers les enjeux environnementaux et cherchent à offrir les meilleures conditions de travail à leurs salariés. Leurs priorités ? La construction d’une aventure humaine et respectueuse de l’environnement : 72 % déclarent la politique RSE comme centrale. Les verbatim de ces chefs d’entreprise relevés dans le questionnaire sont éloquents : « Mon objectif : une société conviviale, agréable et humaine pour moi et mes salariés dans le respect de l’environnement ».

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Première priorité : la pérennité de l’entreprise

Les « conquérants aventuriers » (28 % des répondants) s’en sortiraient mieux, eux aussi. Ils trouvent leurs sources de motivation dans la croissance, l’innovation et l’international mais sont en revanche peu portés sur les considérations sociétales et environnementales. Leur principal objectif ? La création de valeur pour leurs clients et leurs actionnaires. Enfin, les « stratèges engagés », un peu moins nombreux que les autres (18 %), pourraient eux aussi tirer leur épingle du jeu. Ces derniers se distinguent justement par leur grande ouverture sur l’extérieur et leur curiosité. L’objectif de ces dirigeants, rendre leur entreprise à la fois agile, innovante et performante. « C’est un peu le dirigeant parfait, qui accorde de l’importance à toutes les composantes de l’entreprise et arrive à se dégager du temps pour considérer les questions stratégiques, en y intégrant fortement la dimension RSE », commente Elise Tissier.

De manière générale, la pérennité tient une place particulière chez tous ces chefs d’entreprise et la majorité d’entre eux la classe comme prioritaire. Ainsi, 56 % seraient des PCI, privilégiant la Pérennité, la Croissance et l’Indépendance. Une typologie des dirigeants de PME selon leurs priorités qui revient au professeur Michel Marchesnay qui différenciait déjà en 1996 les PIC, orientés « Pérennité, Indépendance et Croissance », et les CAP, pour « Croissance, Autonomie et Pérennité ». Dernier enseignement : les PME sont avant tout des aventures humaines, l’aspiration la plus citée par les dirigeants – 83% la placent dans leur top 3 – étant d’« offrir les meilleures conditions de travail » à leurs salariés.

[*] Enquête réalisée en ligne en novembre 2020 auprès de 61 000 dirigeants de PME de 10 à 250 salariés (1.335 répondants).

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Charlotte De Saintignon

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