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Lionel Canesi : « Il faut sauver les entreprises viables quoi qu’il en coûte »

À l’occasion de la publication de son premier baromètre économique de l’année 2020, Lionel Canesi, président de l'Ordre des experts-comptables, a commenté lundi 10 mars, l’impact économique de la crise sur les TPE/PME.

Lionel Canesi : « Il faut sauver les entreprises viables quoi qu’il en coûte »
Le président du Conseil Supérieur de l'Ordre des experts-comptables, Lionel Canesi, insiste sur l’importance de permettre aux entreprises de redevenir bénéficiaires en faisant du cas par cas. © DR

« La dette Covid des entreprises ne relève pas de la responsabilité des dirigeants, c’est une conséquence de la pandémie indépendante de leur volonté ». Lionel Canesi, nouveau président du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables, est clair : la dette Covid doit être traitée différemment des autres dettes de l’entreprise. Soit être isolée dans les comptes de l’entreprise pour que les entreprises s’assurent d’être viables sans cette dernière et qu’elles puissent étaler les dettes Covid « jusqu’à dix ans et éviter d’impacter la cotation et donc un blocage du financement bancaire. »

Paraphrasant le fameux « Quoiqu’il en coûte » du président de la République lors de son allocution télévisée du 20 mars 2020, le président du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables insiste sur l’importance de permettre aux entreprises de redevenir bénéficiaires « en faisant du cas par cas. Si les entreprises sont viables, il faut les sauver quoiqu’il en coûte car la relance passera par nos TPE/PME. Le traitement de la dette covid et des dépôts de bilan dus à la crise constitue tout l’enjeu de la sortie de crise. Le remboursement de cette dette ne doit pas obérer la capacité des entreprises à investir ».

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Baisse de 8,4 % de CA sur l’année 2020

D’un point de vue macro-économique, « il n’y a aucune raison de sombrer dans le pessimisme », a démontré Lionel Canesi, mettant en avant la capacité de résilience et d’agilité dont ont fait preuve les TPE/PME : « Les entreprises sont capables de réagir et de s’adapter ». Fort des résultats de son premier baromètre économique de l’année 2020, l’Ordre des experts-comptables se montre en effet optimiste. Certes, l’activité, tous secteurs confondus, a reculé de 8,4 % en 2020 par rapport à l’année 2019, avec une baisse concentrée sur le 2e trimestre (- 20 % par rapport au même trimestre de l’année précédente avec un mois d’avril très marqué à -35%), une remontée au 3e trimestre (-1%) grâce à la levée partielle des mesures de restriction et une baisse de 5,6 % au 4e trimestre avec le deuxième confinement.

« Il manque juste une étincelle si l’on veut mettre le feu à la relance économique »

Si l’on regarde dans le détail par secteur d’activité, ce sont sans surprise les secteurs qui ont été fermés administrativement, tels que la restauration traditionnelle, l’hôtellerie ou la coiffure qui accusent les plus grosses baisses cumulées de CA sur l’année 2020 par rapport à 2019 (- 38,7 %, – 44,4 % et – 20,1 %). D’autres secteurs ont en revanche réussi à tirer leur épingle du jeu, comme celui des services d’aménagement paysager (+ 2,2 %). Autre résultat de l’étude : le bénéfice économique des entreprises tous secteurs d’activité confondus, visible via leur excédent brut d’exploitation (EBE), qui « a baissé de 2,4 % entre 2020 et 2019 », note Lionel Canesi.

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Relancer la consommation

« La situation laisse entrevoir un redémarrage possible. Il manque juste une étincelle si l’on veut mettre le feu à la relance économique », insiste Lionel Canesi. Une relance possible à trois conditions : outre les 100 milliards prévus par le plan de relance et une campagne de vaccination active pour « sortir du marasme », le président pointe du doigt le choc de consommation nécessaire. « C’est l’étincelle qui manque ».

Parmi les propositions pragmatiques faites par les experts-comptables, trois mesures concernent la relance de la consommation : possibilité de faire une donation familiale de 50 000 € sans droits et sans conditions d’usage ; autoriser les déblocages exceptionnels de l’épargne salariale sans conditions d’utilisation car « 200 Md€ ont été épargnés en 2020 et qui ne rapportent rien à personne, et ; retirer jusqu’à 50 000 € de ses contrats d’assurance-vie grâce une fiscalité avantageuse. Les leviers à activer sont nombreux.

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Charlotte de Saintignon

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