Prévenir les risques psychosociaux

Depuis quelques années, les risques psychosociaux sont un sujet d’actualité récurrent. En effet, la multiplicité des burnouts, mais aussi la communication importante sur le harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, sensibilisent l’opinion publique sur ces points.
Ces faits sont extrêmement négatifs pour le climat social de l’entreprise et il est très important d’intervenir le plus rapidement possible lorsqu’ils surviennent. Car si la situation se dégrade, les impacts pour l’entreprise ne se feront pas attendre : absentéisme, turnover, baisse de la productivité… La surcharge de travail et un mode de management inadapté peuvent être des causes des risques psychosociaux.
La réglementation impose que les risques psychosociaux soient pris en compte comme un risque professionnel à part entière. Une démarche de prévention doit donc être menée à bien, en prenant en compte les exigences du travail et son organisation, le management et les relations de travail, la prise en compte des valeurs et des attentes des salariés, ainsi que la conduite du changement au travail.

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Le stress lié au travail : le management du stress

Les principales causes du stress lié au travail

On l’a vu, les entreprises doivent faire face aux divers changements que connaissent leurs environnements, les obligeant à davantage d’adaptabilité et donc de flexibilité. Dans ce contexte, pouvant se sentir dépassés, voire menacés, les travailleurs sont de plus en plus en proie au stress.

Les causes, autrement dit les facteurs de stress peuvent être multiples, chacun pouvant par ailleurs réagir de manières différentes à ces stresseurs.
Parmi les causes les plus fréquentes, on trouve les situations nouvelles qui viennent bouleverser le quotidien, les imprévus auxquels il faut faire face et s’adapter, les plannings qui sont bouleversés tout le temps.

Un autre stresseur important est le temps. En effet, des délais de plus en plus courts à respecter, un temps d’adaptation entre deux changements devant lui aussi être le plus court possible pour pouvoir notamment faire face à la concurrence, autant d’événements qui maintiennent, confinent le travailleur dans l’urgence et peuvent avoir des conséquences néfastes sur sa capacité à s’adapter et donc sur son efficacité au travail.

Un autre des stresseurs les plus importants consiste en l’incertitude du lendemain. Ce facteur peut d’ailleurs prendre de graves proportions quand il concerne le rôle, la place dans l’entreprise, les tâches et les objectifs des travailleurs …

Enfin, on peut citer diverses situations dans lesquelles les travailleurs peuvent avoir à faire face : des conflits latents qui interviennent avec des collaborateurs, des fournisseurs ; de grosses charges de travail ; l’isolement ; le désintérêt professionnel ; divers facteurs événementiels comme des réunions, la prise de parole ; l’environnement dans lequel on évolue (le bruit, le voisinage, le culte de la performance, le manque de politesse, la promiscuité professionnelle, la suspicion)…

Comment se manifeste le stress lié au travail ?

Les manifestations du stress sont à la fois biologiques, psychologiques et comportementales. Mais selon les cas et les individus, les réactions au stress peuvent varier, ce qui le rend d’autant plus difficile à détecter.

Intense et prolongé, le stress diminue la performance et peut avoir de graves répercutions sur la santé, en favorisant, voire déclenchant divers troubles comme l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes, les problèmes digestifs, les maux de tête, la fatigue chronique. Divers signes comportementaux apparaissent également. En général, l’individu est pressé, impatient, exigeant ; il s’irrite facilement, fait plusieurs choses à la fois…et succombe par le doute, l’anxiété et la démotivation aux vertiges psychosomatiques du stress .

Mais, de manière plus précise, le phénomène du stress est habituellement divisé en trois phases distinctes  :

– Phase d’alarme
Face à divers stresseurs, l’individu commence par solliciter ses ressources (énergétiques) pour s’adapter. Il peut alors en résulter une accélération du rythme cardiaque, une chute de tension et du tonus musculaire, mais aussi des troubles digestifs (constipation ou diarrhées selon les individus), des maux de tête. Survient également un manque de récupération pendant le sommeil qui ne fait qu’ancrer l’individu dans cette situation.
Mais à ce stade, l’individu fait face.

– Phase de résistance
L’individu s’adapte encore et encore. Il résiste. Ses réserves d’énergie continuent à baisser et le corps ne parvient pas à récupérer du traumatisme et de la dépense d’énergie, surtout que ses stresseurs le sollicitent toujours, avant même qu’il ait pu retrouver son équilibre. C’est là que peuvent survenir des pathologies fonctionnelles, l’anxiété, des somatisations… Les troubles du sommeil persistent, on note également une diminution des relations aussi bien sexuelles que relationnelles, une plus grande émotivité…
A ce stade, l’individu fait toujours face mais dans une situation de tension.

– Phase d’épuisement
La situation s’installe et perdure, l’individu s’épuise chaque jour un peu plus et ne parvient plus à s’adapter. Les réserves énergétiques continuent à s’épuiser laissant apparaître asthénie et anorexie, en même temps que les insomnies persistent. On note de plus une usure prématurée du système cardio-vasculaire engendrée par l’action des agents stressants sur ce dernier.
Le stress est maintenant installé de manière permanente et devient chronique. Il se manifeste par des pathologies fonctionnelles, organiques et psychologiques. La porte d’entrée à toutes les maladies est maintenant ouverte, sans parler de la consommation d’alcool, de tranquillisants et autres somnifères… L’individu est enclin à un certain mal de vivre, voire une perte de l’envie de vivre et les pleurs, une absence de projets, de projection sur l’avenir…
A ce stade, l’individu ne fait plus face…

Comment faire alors pour sortir de cette situation ?
Une des choses les plus importantes à comprendre est que l’on ne combat pas le stress, on le gère !

La gestion du stress

Pour gérer le stress, il faut travailler (sur soi-même) à ne pas se laisser déborder et envahir, se donner les moyens de résoudre son propre problème. Tout ce qui permet d’éviter le surmenage et l’anxiété n’est bon que si vous êtes prêt à vous remettre en question. C’est le premier pas à faire, et certainement pas le plus facile ! Sans compter que gérer le stress ne se fait pas du jour au lendemain, il faut apprendre à faire face et cesser de se placer en position de victime passive. Il n’y a pas de remède miracle, c’est avant tout un travail sur soi pour parvenir à appréhender les choses différemment… Le stress étant une réponse de l’organisme à un changement, il faut donc l’aider à s’adapter sereinement…

Les manifestations du stress sont biologiques, psychologiques et comportementales : la démarche pour contrer les stresseurs doit donc relever de ces trois ordres.

– Au niveau biologique ou physique : il faut commencer par une bonne hygiène de vie, éviter la sédentarité, prendre des repas équilibrés et réguliers, respecter les rythmes physiologiques du sommeil, et retrouver le plaisir de ses hobbys. Le sport peut constituer une soupape de décompression ; tout comme le rire, le chant, le yoga (comme en témoigne le développement de ces activités chez les cadres). La gestion du stress passe par le contrôle de la respiration et la détente musculaire. D’où la pratique sportive, du chant, le yoga…

– Au niveau psychologique : l’idée est d’essayer de changer ses relations interpersonnelles en travaillant ses émotions. Ainsi, au lieu d’exploser contre un collègue pour une raison ou une autre, il faut essayer de réagir calmement, de dire ce que l’on ressent sans agresser l’interlocuteur.

– Au niveau comportemental : il faut essayer d’adopter une attitude alternative plus apaisante. Dédramatiser, prendre du recul…Le comportement du « coping actif », comme les spécialistes le nomment et qui consiste au refus du droit à l’erreur (tout ce qui est entrepris doit réussir), engendre des schémas comportementaux irréalistes et douloureux.

Dans tous les cas, la meilleure gestion du stress reste la prévention.

– Dans le cadre de l’entreprise, cela peut consister par exemple à mieux adapter le travail aux travailleurs pour atténuer les effets néfastes sur la santé : cela peut concerner l’aménagement du lieu de travail, le choix de l’équipe de travail, le choix des méthodes de travail et de production, la charge de travail. Cela peut aussi consister à offrir aux travailleurs la possibilité de participer à l’organisation du changement et de l’innovation qui affecte leurs emplois ; ceci afin de moins se sentir dépasser par ces changements.

– D’un point de vue plus individuel, en plus d’une alimentation équilibrée, ne pas trop abuser de l’alcool et se méfier du tabac qui constitue un faux ami en matière de déstresseur), il faut penser à se consacrer des moments rien qu’à soi ; penser certes à son travail mais aussi à sa vie personnelle ; penser aux autres, mais sans s’oublier, sans se négliger. Il faut aussi apprendre à dire non, à gérer son temps. Et surtout, encore une fois, il faut apprendre à relativiser…

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