Actu

Risques psychosociaux : l’INRS enrichit son outil pour les petites entreprises

L‘Institut national de recherche et de sécurité (INRS) poursuit son travail de démocratisation sur les risques psychosociaux auprès des entreprises. Après les questionnaires, les foires aux questions et les indicateurs de dépistage, il enrichit désormais son outil « Faire le point RPS » d’une application et d’un questionnaire permettant de construire une politique préventive.

Risques psychosociaux : l’INRS enrichit son outil pour les petites entreprises
L'outil prend la forme d’une application web comprenant une liste de 41 questions à aborder avec le personnel dans une perspective de dialogue social. @ Jane Kelly / Adobe Stock

Stress, souffrance au travail, perte de sens, burn out… les manifestations des risques psychosociaux (RPS) au travail sont nombreuses et en augmentation ces dernières années. Qu’il s’agisse des conséquences d’une exigence plus forte de la part de l’employeur en termes de productivité ou des effets d’une dégradation du climat social dans l’entreprise, les RPS doivent faire l’objet d’une politique active de prévention intégrée dans le document unique d’évaluation des risques (DUER). L’INRS ne manque pas de rappeler ce point dans la présentation de son outil en ligne (et gratuit) « Faire le point RPS » à destination des petites entreprises. Il prend la forme d’une application web comprenant une liste de 41 questions à aborder avec le personnel dans une perspective de dialogue social.

Risques psychosociaux : une démarche de dialogue social

Pour l’INRS, cet outil est à utiliser avec la participation des salariés de l’entreprise, « pour qu’ils parlent du contenu de leur activité, de leur métier et du terrain », indique l’introduction à l’outil. C’est pourquoi, il a été conçu pour être exploité dans une entreprise connaissant une bonne situation de dialogue social, précise la suite du texte. Le processus proposé par l’INRS consiste en effet à s’emparer des 41 questions du document et à les poser à ses salariés pour ouvrir la discussion. Ils doivent donc pouvoir y répondre dans une ambiance ouverte au débat et sans craindre de s’exprimer.

Risques psychosociaux : 41 questions tous azimuts

Les questions posées couvrent les différents aspects des RPS. Sont abordés les risques liés à la fatigue physique et à la pénibilité (travail de nuit, horaires décalés, heures supplémentaires pauses, etc.), les dimensions psychologiques (conflits hiérarchiques, écoute, autonomie, reconnaissance…), mais aussi les facteurs de risques émanant de personnes extérieures à l’entreprise (clients exigeants en matière de délais, fournisseurs, donneurs d’ordre…).

Le panorama des points évoqués est donc aussi vaste que le champ des RPS lui-même. Les 10 dernières questions portent plus globalement sur la situation dans l’entreprise. Elles sont donc destinées à faire l’objet d’une réponse des dirigeants et non des salariés : l’entreprise est-elle confrontée à un problème récurrent d’absentéisme ? Le médecin du travail vous a-t-il signalé les problèmes de souffrance au travail ? Le DUER est-il à jour ? etc.
Netpme Premium Abonnement
Passez à l’action :

Netpme Premium Abonnement

Risques psychosociaux : quid du rôle du CSE ?

Si la question n°27 mentionne la consultation des salariés sur l’aménagement des locaux, les horaires ou les jours d’ouverture, le document n’évoque à aucun moment le rôle du CSE dans la prévention des risques psychosociaux. On peut le regretter car les élus du comité social et économique sont des interlocuteurs privilégiés de l’employeur : en faisant remonter le mal-être des salariés, ils contribuent à la prévention des RPS. Leur rôle d’alerte et d’analyse est à ce titre prépondérant.

Le processus ne s’arrête cependant pas à ce questionnaire. Après avoir pris connaissance des questions et débattu avec le personnel, reste la partie évaluation.

Risques psychosociaux : une application d’évaluation

Les résultats obtenus lors du débat avec les salariés doivent être reportés dans une application. Celle-ci génère un tableau présentant les résultats de l’évaluation et un rapport détaillé. Le tableau doit pousser l’entreprise à élaborer un plan d’actions. Il n’est pas nécessaire de réaliser la totalité de la démarche en une seule fois : l’outil permet de s’arrêter entre deux étapes pour reprendre l’évaluation plus tard. Un tutoriel vidéo permet de se familiariser avec les différentes étapes.

Reste à savoir si les petites entreprises se saisiront de cet outil pour travailler sur les RPS. On peut aussi se demander s’il pourra être décliné pour les entreprises de taille moyenne. Pour l’heure, l’INRS a seulement déployé une version adaptée aux structures du secteur sanitaire et social.

Marie-Aude Grimont

Laisser un commentaire

Suivant