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[Dossier 2/3] L’intelligence artificielle au sein de l’entreprise : le dirigeant face à la réorganisation de son effectif

Perdre son emploi à cause de l’intelligence artificielle qui s’installe peu à peu dans les entreprises est une inquiétude pour 34% des salariés. Cette avancée technologique est inévitable mais le rôle du chef d’entreprise sera déterminant. Réaffecter ses employés au lieu de les remplacer, privilégier le contact humain au profit financier… les challenges qui l’attendent sont nombreux.

[Dossier 2/3] L’intelligence artificielle au sein de l’entreprise : le dirigeant face à la réorganisation de son effectif

L’ intelligence artificielle (IA) fait peur dans le monde de l’entreprise. C’est ce que révèle une étude* menée par l’agence Vason Bourne en janvier 2017. Sept pays ont été sondés, dont la France. Avec 75% des entreprises interrogées qui remplacent déjà ou prévoient de remplacer de la main d’œuvre par des technologies, la gestion et l’utilisation de l’intelligence artificielle suscitent des craintes qu’il n’est plus possible d’ignorer.

« 40 à 50% des emplois pourraient être détruits » par l’ intelligence artificielle

Selon l’étude, 90% des collaborateurs et clients ainsi que 88% des fournisseurs sont préoccupés par l’émergence de l’ intelligence artificielle dans les entreprises. Quant aux employés, ils sont 90% à s’inquiéter de l’impact qu’elle pourrait avoir sur leur emploi actuel. Et il est légitime de se poser quelques questions puisque, d’après l’avocat Maître Arnaud Touati, spécialisé dans le droit des nouvelles technologies et associé d’Alto Avocats, « ce sont, en tout, trois millions d’emplois qui pourraient être touchés. » Le professionnel estime même que « ce sont de 40 à 50% des emplois qui pourraient être impactés par l’automatisation de tâches à faible valeur ajoutée ».

 

« On fait beaucoup de comparaisons entre ce qu’il se passe maintenant et ce qu’il s’est passé au moment de l’apparition de l’ordinateur, explique-t-il. Mais ce n’est pas comparable. Je pense que les robots vont peu à peu remplacer les humains qui exercent des métiers à faible valeur ajoutée. Ce qui n’empêche pas l’intelligence artificielle de créer aussi de nouveaux emplois ». Les machines sont, en effet, rentables sur le long terme. D’ici à 2020, les entreprises qui utilisent déjà ou ont prévu de recourir aux technologies de l’intelligence artificielle prévoient  une augmentation de leur chiffre d’affaires d’environ 39% et une diminution des coûts d’environ 37%.  Les TPE et PME mettront plus de temps à y recourir notamment pour des raisons financières mais « l’usage de ces technologies va se généraliser et deviendra vite accessible à toutes les tailles de sociétés. Les choses vont extrêmement vite en ce qui concerne l’intelligence artificielle » explique l’avocat.

Les solutions dont dispose un chef d’entreprise pour réaffecter ses employés

Si le développement de l’ intelligence artificielle dans la gestion et le fonctionnement des entreprises est inévitable, le sort qui est réservé aux actuels salariés dépend quant à lui de l’employeur. Lorsque les entreprises remplacent leurs salariés par des robots, ils réaffectent ces salariés à d’autres postes dans 80 % des cas. L’occasion pour certains d’évoluer professionnellement. C’est l’une des solutions que plébiscite l’associé d’Alto  Avocats : « pour parer à l’émergence de l’ intelligence artificielle, la formation me semble être une bonne solution. Les employés affectés aux postes qui seront supprimés peuvent être formés à travailler sur des travaux extrêmement techniques. Une des autres alternatives serait de développer l’ intelligence artificielle pour augmenter les compétences de l’homme, le rendant plus performant mais ne le remplaçant pas. » Cette seconde option est en accord avec l’avis des salariés qui, pour 37% d’entre eux, préfèrent travailler avec des humains plutôt qu’avec des robots.

Mais là aussi, cette éventualité a ses limites. Améliorer l’homme grâce à des machines sera vecteur de discrimination entre les salariés, l’avocat en est convaincu. « Il y aura ceux qui vont rejeter l’intelligence artificielle, ceux qui seront intéressés mais ne pourront pas en profiter dans un premier temps par manque de moyens et enfin ceux qui l’adopteront immédiatement. » Ces derniers se démarqueront de suite et créeront des inégalités entre les salariés. C’est la grande théorie du « transhumanisme ».

Qu’elles acceptent ou non tous ces bouleversements, les entreprises de toutes tailles devront obligatoirement adopter les nouvelles tendances en matière d’intelligence artificielle si elles veulent rester compétitives.

 

Et vous, chefs d’entreprises, envisagez-vous d’intégrer des robots ou machines au sein de votre société ?

 

Retrouvez l’article 1/3 du dossier : Intelligence artificielle : les innovations que les TPE devront bientôt adopter

Suite et fin du dossier 3/3 : L’intelligence artificielle se met au service des petites entreprises

 

*« Amplifying Human Potential : Towards Purposeful Artifical Intelligence » mené par l’agence indépendante Vason Bourne et commandée par Infosys en janvier 2017

 

Melissa Carles

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