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Entrepreneuriat : « Il faut casser la barrière des initiés »

Entre entrepreneurs à succès et personnalités politiques, le débat d’ouverture du salon parisien des entrepreneurs, qui a eu lieu du 7 au 8 février 2018, dessine le futur de la création d’entreprises en France.

Entrepreneuriat : « Il faut casser la barrière des initiés »

« Quelques startupers deviendront millionnaires […]. Pour beaucoup et pendant longtemps, il sera difficile de joindre les deux bouts. » C’est un constat fort réaliste que dresse Edouard Philippe lors du débat d’ouverture du 25ème salon des entrepreneurs à Paris le 7 février. Pourtant, ce risque ne fait pas peur aux Français : les créations d’entreprises ont augmenté de 7 % depuis 2016 et de 10 % dans la région Ile-de-France selon la présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, elle aussi présente à l’événement. Le gouvernement a donc profité de cette occasion pour présenter ses projets pour les entrepreneurs. L’objectif est clairement annoncé : « Notre but est de réparer notre pays, clame le Premier ministre. Il faut que nous renforcions notre capacité à produire et à créer notre compétitivité. Il faut faire en sorte que l’entrepreneuriat gagne son combat culturel. Le regard des Français sur l’entrepreneuriat est en train de changer. »

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Casser les codes de l’entrepreneuriat

Il est vrai que de plus en plus de Français projettent de monter leur business, internet leur ayant facilité l’accès à la création d’entreprise. Le digital a commencé à « casser les codes » que Valérie Pécresse envisage d’abolir. « L’envie d’entreprendre est partagée par de nombreux Franciliens. Il faut désormais casser la barrière des initiés : il est plus facile de se lancer lorsque l’on est issu d’une famille de dirigeants. » Le gouvernement compte sur le programme régional « Entrepreneur #LEADER » pour équilibrer la balance avec l’objectif que 60 % des entreprises qui en seront issues dépassent les 3 ans et que, la moitié d’entre elles, soient dirigées par des femmes. « Tous ceux qui postulent seront acceptés, précise même la présidente de la région. À condition d’avoir une idée. » Les entrepreneurs bénéficient pendant 3 ans d’un accompagnement pour bâtir leur projet et des solutions comme le prêt d’honneur ou le prêt à taux zéro leur sont proposés pour financer leur société. Les porteurs de projets au chômage ou résidant dans une zone politique de la ville sont, dans cette optique, avantagés.

2018 : l’année des TPE-PME ?

Le calendrier aussi joue en faveur des entrepreneurs français selon Jean-Louis Missika, membre du Conseil de Paris et adjoint au maire de Paris chargé, entre autres, des projets du Grand Paris. « On va donner leur chance aux startups et TPE-PME, soutient-il. Il ne faut pas qu’il n’y ait que les grandes entreprises qui participent aux jeux olympiques 2024 et aux travaux du grand Paris. Nous allons y veiller. »

Cette décision va dans le sens de la politique voulue par Edouard Philippe, « une politique qui vise d’abord à aider les petites entreprises. » Trois axes ont ainsi été déterminés par le Premier ministre pour favoriser le développement des petites sociétés. D’abord simplifier les dispositifs, où, il le reconnaît, « il y a beaucoup à faire ». À terme, le gouvernement souhaite qu’il soit possible de créer son entreprise en ligne, en quelques clics seulement. « La technologie permet de le faire, alors allons-y ! », encourage Edouard Philippe. Limiter les effets de seuil en faisant en sorte qu’engager un salarié ne soit plus source de complications pour son entreprise est l’autre ambition de l’État. Le second axe promet de réformer le système de formation et de transformer l’apprentissage à tous les niveaux. Le 3ème axe vise à renforcer l’activité et la compétitivité de la France. Pour cela, Edouard Philippe estime que « faciliter le financement des petites entreprises et ne pas stigmatiser l’échec » sont des priorités.

 

Le gouvernement souhaite donc mettre tout en œuvre pour que les « belles années 2000, où il y avait une certaine énergie » entrepreneuriale, évoquées par la serial-entrepreneure Sandra Le Grand, ne soient plus la seule référence d’un âge d’or. « En 20 ans, il y a eu beaucoup d’évolutions sur le financement et l’accompagnement, reconnaît la chef d’entreprise. Mais, malgré tous ces progrès, les entrepreneurs doivent, selon elle, être terre à terre et se dire : « des galères, j’en ai eu, j’en ai et j’en aurai ».

 

Melissa Carles 

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