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Génération Y : peu de fonds? Peu importe!

Nombreux dans les allées du salon des entrepreneurs qui s’est déroulé début février, les jeunes de la « génération Y » ont les mêmes préoccupations que leurs aînés lorsqu’ils se lancent dans entrepreneuriat. Mais leur atout majeur est d’oser, même sans argent. Et les professionnels les suivent avec intérêt.

Génération Y : peu de fonds? Peu importe!

Nés dans les années 80 avec la technologie numérique, les entrepreneurs de la « génération Y » cassent les codes traditionnels lorsqu’ils se lancent. « Ils ont vite compris qu’ils pouvaient monter une structure même sans argent ou sans réseau entrepreneurial, nous sommes là pour les aider », indique Bernadette Sozet déléguée générale d’Initiative France, réseau associatif de financement des créateurs d’entreprise. « A l’ère d’internet, le commerce se fait différemment et les jeunes regorgent d’idées que nous accompagnons pour les rendre viables », poursuit-elle. L’association présidée par Louis Schweitzer se veut au plus près des grandes écoles et des pôles de compétitivité (clusters) et travaille avec les incubateurs pour soutenir cette génération technologique afin de développer son activité. Le réseau possède cinq plateformes régionales destinées aux entreprises innovantes en Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Auvergne, Aquitaine  et Languedoc-Roussillon. Par exemple, depuis 2002 Scientipôle Initiative aide les jeunes entreprises innovantes d’Ile-de-France. Résultat : 6,3 millions d’euros prêtés en 2014 à 120 nouvelles sociétés, dont un tiers à bénéficié d’un « prêt à taux zéro industriel » de 90 000 euros au maximum (qui peut être abondé jusqu’à 120 000 euros grâce au prêt d’honneur).

Les trois leçons de la génération Y

La première leçon de cette nouvelle génération est qu’ « il n’y a pas de profil mais des personnes qui ont un projet », analyse Dominique Restino, président de l’agence France entrepreneur (anciennement agence pour la création d’entreprises (APCE)). Dominique Restino est également fondateur du mouvement pour les jeunes entrepreneurs et étudiants, le Moovjee, qui organise la septième édition de son prix destinée aux 18-26 ans (clôture des inscriptions le 2 mars 2016). Deuxième leçon de l’école des jeunes : l’audace d’entreprendre, même sans argent. Cofondateur de la marque de chaussures Faguo (« Français » en chinois), commercialisée en ligne (et dans des magasins sélectionnés), Nicolas Rohr a 22 ans en 2009. « On a voulu monter une petite marque pour nos copains, nous étions encore à l’école. Les premiers financements sont venus de notre entourage, de ces mêmes copains et futurs clients qui nous ont permis d’acheter les 500 premières paires ». Avec un concept éthique supplémentaire : pour chaque paire de chaussures achetée, un arbre est planté. L’ACPE donne des conseils et aide au financement, la BPI suit, les banques aussi. Aujourd’hui, l’entreprise a 27 salariés et dégage 5 millions d’euros de chiffres d’affaires. La force de la communauté autour d’un concept est la troisième leçon de la génération Y : Faguo a planté 500 000 arbres. Loin d’être une obligation, l’éco-responsabilité mise en avant par Nicolas Rohr est une vertu cardinale, désormais recherchée par ses clients.

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