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L’entrepreneuriat se féminise toujours un peu plus

Dans le cadre du plan interministériel « Toutes et tous égaux 2027 », Bpifrance Création et la Direction générale des Entreprises (DGE) ont publié le premier baromètre de l’entrepreneuriat féminin. Son objectif ? Mesurer chaque année l’évolution des écarts entre les femmes et les hommes parmi les créateurs et les repreneurs d’entreprise. Retour sur les principaux résultats.

L’entrepreneuriat se féminise toujours un peu plus
Les femmes représentent 39 % des créations d’entreprises, soit une progression de deux points entre 2018 et 2022 de la part des créations d’entreprises portées par des femmes. © Getty Images

« Mesdames lancez-vous ! » C’est le cri du cœur lancé par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, dans le communiqué de presse présentant le premier baromètre de l’entrepreneuriat féminin* lancé conjointement par Bpifrance Création et la Direction générale des Entreprises (DGE).

« Les femmes ont toute leur place dans l’entrepreneuriat. Elles n’ont pas moins d’idées, pas moins de talents mais peuvent connaitre plusieurs freins pour se lancer. Ayant été moi-même entrepreneure [Elle a fondé le cabinet de conseil Olicare en 2014, ndlr], je connais les difficultés du quotidien et les nuits blanches qui les accompagnent mais il n’y a rien de plus satisfaisant que d’être libre d’entreprendre », affirme la ministre.

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40 % des entreprises individuelles dirigées par des femmes

Elle a de quoi se réjouir puisque les résultats de l’enquête montrent que de plus en plus de femmes deviennent cheffes d’entreprise. Elles représentent ainsi 39 % des créations d’entreprises, soit une progression de deux points entre 2018 et 2022 de la part des créations d’entreprises portées par des femmes.

Dressant un panorama de la démographie des entreprises, le baromètre indique également que 40 % des entreprises individuelles sont dirigées par des femmes.

En revanche, seules 30 % des entreprises du programme French Tech 2030 sont dirigées ou (co)-fondées par des femmes. « Dans le secteur de la tech, le plafond de verre résiste encore », pointe la DGE.

En termes de pérennité, le taux de survie des entreprises classiques à trois ans est équivalente selon les genres (82 %). La différence se joue en revanche sur les micro-entreprises : les femmes micro-entrepreneuses sont de meilleures gestionnaires que les hommes avec un écart de six points sur la pérennité à trois ans d’un projet.

Lire aussi « Les femmes entrepreneures ne calibrent pas suffisamment haut leur business plan » (M. Pierrat-Feraille)

Les jeunes femmes plus enclines à se lancer

Autre résultat positif de l’enquête, les femmes issues des nouvelles générations seraient plus enclines à porter un projet entrepreneurial, avec 55 % de jeunes femmes qui affichent leur volonté de devenir entrepreneuses contre 61 % de jeunes hommes.

La principale source de motivation des femmes pour créer une entreprise ? Donner un sens à leur carrière professionnelle et être en accord avec leurs valeurs. Les hommes, de leur côté, sont plus nombreux à mettre en avant la recherche de gains financiers.

Cet équilibre se retrouve moins dans les générations actuelles : ainsi, si 38 % des hommes déclarent être porteurs d’un projet de création ou de reprise d’entreprise, les femmes ne sont quant à elles que 27 % à envisager se lancer dans l’entrepreneuriat. « Les femmes restent encore très sous-représentées dans la chaîne entrepreneuriale », note la DGE.

Parmi les freins rencontrés, le manque de sensibilisation au monde entrepreneurial dans leur entourage. Ainsi, seules 19 % des femmes interrogées lors de l’enquête estiment l’être, contre 27 % des hommes. Résultat, elles pensent moins souvent à devenir cheffes d’entreprise : si 27 % des hommes désirent l’être, cette perspective chute à 21 % chez les femmes.

* Enquête Ifop menée par Bpifrance Création et la Direction Générale des Entreprises (DGE) auprès de 5 000 personnes, agrégée aux données fournies par l’INSEE et la Mission France Tech.

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Charlotte de Saintignon

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