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Station F lance un chatbot pour orienter les start-up dans le maquis administratif

Le campus de start-up et le préfet d’Ile-de-France ont présenté hier soir leur chatbot dédié aux jeunes pousses. Dénommé NOA, pour « Nous Orienter dans l’Administration », le chatbot est présenté comme un conseiller virtuel destiné à faciliter les démarches administratives des start-up.

Station F lance un chatbot pour orienter les start-up dans le maquis administratif
Le hall de Station F à Paris, mardi 26 mars.

Ambiance festive à la station F ce mardi soir : le célèbre campus de tech et le préfet d’Ile-de-France en personne avaient conçu le lancement du chatbot comme une fête. Entre musique électro et discours officiels, les deux partenaires ont présenté NOA, le chatbot administratif à destination des start-uppers.

Un chatbot au service des start-ups : une démarche cohérente

Quoi de mieux qu’un chatbot pour accompagner des start-ups ? Ou quoi de mieux que l’intelligence artificielle pour aider des entreprises innovantes ? Rien, est-on tenté de répondre en découvrant NOA, le chatbot élaboré en partenariat entre Station F et une dizaine d’administrations (Urssaf, Pôle Emploi, Dirrecte, Finances publiques, etc…). Une élégante canne à la main et la légion d’honneur à la boutonnière, Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France semble tout à son aise sous les projecteurs du chatbot : « Je suis venu ici améliorer mon anglais ! », plaisante-t-il d’emblée. L’ambiance est ainsi fixée, mardi soir, dans la salle de conférence de la Station F, le campus de start-ups fondé par Xavier Niel en 2017.

Mais reprenons les fondamentaux : qu’est-ce qu’un chatbot ? Ils fleurissent sur les sites de e-commerce depuis quelques temps. Il s’agit d’un « agent conversationnel », autrement dit, un robot programmé par informatique afin de répondre aux questions des utilisateurs d’un site internet, et qui tente de se rapprocher d’une personne réelle. NOA, le chatbot présenté par Station F a ingurgité une base de 300 questions-réponses (préparées elles, par de vrais humains).

Plusieurs « barcamps » et séances de « brainstorming » plus tard, NOA était né. Accessible gratuitement sur https://french-tech-central.com/, il répond aujourd’hui aux questions des start-uppers relatives à la création d’entreprise. Selon Thomas Grobost, CFO de la start-up OurCo dédiée à la parole en entreprise, « On a plus l’impression de parler à une vraie personne que dans les versions précédentes. Et tout ce qui m’évite des recherches google est bon à prendre. ».

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Chatbot : la relation idéale avec l’administration ?

Nous avons testé nous-mêmes le fameux chatbot NOA. Son apparence est sympathique, et comme le faisait remarquer Kat Borlongan, directrice de la mission French Tech, « il est plaisant de voir enfin un chatbot masculin ! » Sourire aux lèvres et bretelles bleu-blanc-rouge, NOA va donc tenter de répondre à nos questions. Voici le résultat de nos échanges :

 

Autre exemple :

 

En revanche, en cliquant sur le lien proposé par NOA sur l’ouverture d’un compte Urssaf, sa réponse est claire et précise :

Un feed-back forum devrait permettre de prendre en compte les retours des utilisateurs du chatbot. NOA est en effet sensé évoluer dans le temps et s’adapter toujours plus aux start-uppers. Mais on le voit, NOA est centré sur les démarches administratives, mais pas sur les questions de fond. Ce qui nous amène à nous interroger sur la question centrale qui se pose aux créateurs d’entreprises : l’enchevêtrement des procédures administratives dans une jungle toujours plus complexe et touffue.

Aussi, cette initiative de chatbot, si louable et positive soit-elle, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Et si l’administration simplifiait les procédures elles-mêmes au lieu de créer des chatbots pour tenter de s’y retrouver ? On peut en effet se demander si ce n’est pas l’administration la véritable gagnante de cette initiative. Après tout, le chatbot lui permet sans doute de faire des économies en remplaçant des fonctionnaires ayant pour mission de répondre aux questions par un robot informatique. La relation avec le public, qu’elle tente de mettre au cœur de la démarche, en sort-elle plus humanisée ? Le chatbot est certes un pas en avant, mais il reste loin des grandes enjambées du chat botté…

Marie-Aude Grimont

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