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Les artisans du BTP impriment un rythme d’enfer

Le stress gagne de plus en plus les artisans du BTP qui pour la première fois depuis 4 ans affichent un optimisme en berne, selon le 5e baromètre ARTISANTÉ BTP dévoilé hier par l’IRIS-ST, la CAPEB et la CNATP. En cause : un rythme de travail de plus en plus intense.

Les artisans du BTP impriment un rythme d’enfer
65 % des artisans du BTP ont travaillé plus de 50 heures par semaine en 2018. ©Adobe Stock

Les pieds dans le plâtre. « La baisse des carnets de commande des deux derniers trimestres […] empêche les artisans d’avoir une vision à long terme. Les artisans sont ainsi stressés et surmenés, ce qui se répercute sur leur vie personnelle et leur santé », explique Patrick Liébus, Président de la CAPEB. Sans surprise, le dernier baromètre ARTISANTÉ BTP apporte son lot de mauvaises nouvelles. Après un chiffre d’affaire en baisse, des problèmes de recrutement au plus haut depuis 10 ans, les premiers stigmates inévitablement apparaissent. Et l’optimisme perd du terrain (- 10 points en un an). Pourtant, une grande majorité des artisans sondés ont déclaré être en bonne santé l’année dernière…

Artisans du BTP : le rythme de travail s’intensifie, le stress aussi…

Les chefs d’entreprises artisanales du BTP ne s’arrêtent plus de travailler plus. 65 % d’entre eux ont travaillé plus de 50 heures par semaine en 2018, dont  26 % plus de 60 heures (contre 24 % en 2017, 23 % en 2016 ou 21 % en 2014). La proportion atteint même 42 % pour les artisans comptant entre 6 et 10 salariés. « Travailler le week-end est une pratique courante que l’on observe depuis plusieurs années chez les artisans », remarque l’enquête. Côté pile, 59 % des artisans du BTP ont travaillé « systématiquement ou régulièrement » le week-end (contre 58 % en 2017 et 56 % en 2016). Côté face, autant se sentent assez fatigués voire beaucoup (contre 58 % en 2017 et 56 % en 2016).

Sur la tranche, le stress grandit. « La part des artisans estimant avoir un niveau de stress supérieur à 6 sur une échelle de 1 à 10 augmente de 15 points par rapport à 2017 », note le baromètre. De même, 33 % des artisans souffrent de troubles émotionnels (nervosité, irritabilité, angoisses) contre seulement 24 % d’entre eux un an auparavant. Plus qu’avant, les artisans du BTP trouvent leur travail exigeant mentalement (88 % contre 87 % en 2017) et physiquement (78 % contre 76 %). Leur vie privée en pâtit : 87 % d’entre eux estiment que leur vie professionnelle prend le dessus.

Artisans du BTP : …pour un état de santé qui s’améliore ?

Malgré tout, 70 % des artisans du BTP se déclarent en bonne santé (contre 66 % en 2017).  Ils se ménagent davantage, seulement 31 % d’entre eux ne prennent que 2 semaines maximum de congés contre 33 % en 2017. Mais déconnectent de moins en moins : 50 % des artisans consultent tous les jours leur boite mails durant cette période.

Aussi, de moins en moins d’artisans du BTP se plaignent de douleurs musculaires ou articulaires (66 % contre 68 % en 2017, 70 % en 2016). 68 % d’entre eux déclarent à cet égard être attentifs aux conséquences de leur activité sur leur santé. Seul hic : le suivi médical est quasi inexistant dans le milieu. Seuls 11 % des artisans du BTP sont suivis médicalement pour leur activité professionnelle contre 13 % en 2017.  D’ailleurs, si 1/4 d’entre eux estiment avoir peut-être fait un burn-out, 64 % n’en ont dit mot.

Matthieu Barry

 

 

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