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Peu d'artisans s'outillent en gestion prévisionnelle

Une minorité d'artisans a mis en place un compte de résultat prévisionnel ou un plan de trésorerie prévisionnel, souligne une étude. Parmi les raisons avancées figure le sentiment pour ces entreprises qu'une telle approche est inutile.

Peu d'artisans s'outillent en gestion prévisionnelle

Les outils de gestion prévisionnelle ne sont pas la tasse de thé des artisans. Précisément, 33% disposent d’un compte de résultat prévisionnel, 29 % d’un plan de trésorerie prévisionnel et 48% d’un tableau de bord de suivi de l’activité. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’institut supérieur des métiers et la DGCIS (direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services) auprès de 1404 entreprises artisanales. « Les scores paraissent particulièrement faibles, s’agissant notamment des entreprises de plus de 10 salariés, même si ces dernières sont un peu plus nombreuses à avoir mis en place ces outils », soulignent les auteurs de l’étude.

Outil de pilotage perçu comme inutile

Ces derniers avancent plusieurs pistes d’explication. Premièrement, la gestion prévisionnelle peut être perçue comme un outil de pilotage inutile. Selon l’étude, il est difficile pour une TPE de réaliser des prévisions fiables en raison des fortes variations d’activité possibles d’une année sur l’autre, des difficultés pour évaluer l’impact des phénomènes macro-économiques et les risques d’erreur liés à une grosse commande laquelle peut impacter sensiblement les indicateurs essentiels tels que les marges ou la trésorerie. Deuxième hypothèse émise : la concentration de la fonction de gestion sur le dirigeant qui jouerait en défaveur du recours aux outils de gestion prévisionnelle. « Dans une petite entreprise, la finance sera, dans tous les cas, une fonction mineure par rapport aux autres », résument les auteurs. Cet aspect se manifeste d’ailleurs quelque peu dans cette étude. Lorsque le dirigeant artisan gère la comptabilité, les comptes de résultat et plans de trésorerie prévisionnels sont un peu moins développés.

Manque de culture économique et financière

Troisième facteur avancé : le manque de culture économique et financière des dirigeants d’entreprises artisanales. « La plupart d’entre eux n’ont jamais été formés à ces questions : 50 % des dirigeants ont ainsi comme diplôme le plus élevé un CAP ou un BEP, diplômes dont la vocation est de former à la maîtrise des compétences techniques des métiers », argumente l’étude. Cette situation change-t-elle lorsque l’artisan confie sa comptabilité à un conseil extérieur, ce qui arrive pour les deux tiers de ces entreprises ? Très légèrement. La mise en place d’un compte de résultat prévisionnel comme celle d’un plan de trésorerie prévisionnel est un peu plus fréquente quand l’artisan confie sa comptabilité à un expert-comptable. En revanche, elle ne change pas pour le le tableau de bord de suivi de l’activité. Pourtant, ces entrepreneurs semblent avoir confiance dans ce professionnel du chiffre pour les questions financières. Lorsqu’ils sollicitent un conseil financier extérieur à l’entreprise, les artisans se tournent à 75 % vers un professionnel de l’expertise comptable. Contre seulement 38 % qui s’adressent à la banque.

Le recours à l’expert-comptable impacte peu l’usage d’outils de gestion prévisionnelle

Avez-vous mis en place les outils de suivi financier suivants :

  Comptabilité assurée par le dirigeant ou un associé Comptabilité assurée par le conjoint ou un salarié Comptabilité confiée à un expert-comptable
Tableau de bord de suivi de l’activité 48 % 49 % 47 %
Compte de résultat prévisionnel 31 % 37 % 35 %
Plan de trésorerie prévisionnel 26 % 32 % 30 %

Source : Pratiques et besoins de financement des entreprises artisanales, Institut supérieur des métiers, DGCIS

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