Tour des startups : les entrepreneurs sont invités à partager leurs difficultés

« Aller à la rencontre d’acteurs peu habitués à formuler précisément leurs demandes aux pouvoirs publics », voilà l’objectif fixé par le secrétaire d’État chargé du numérique pour les 4 prochains mois. De novembre 2017 à février 2018, Mounir Mahjoubi réalise le « Tour des startups », période durant laquelle il se déplace chaque semaine dans des villes différentes afin d’échanger avec des entrepreneurs de toute la France. Les chefs d’entreprise à forte croissance pourront ainsi dénoncer les principaux soucis qu’ils rencontrent au quotidien. Cette action est doublée d’une consultation en ligne qui annonce clairement son intention : « on se dit tout ! » affiche-t-elle comme mot d’ordre.

Faire tomber les obstacles

Le questionnaire en ligne compte 15 questions qui se répartissent en plusieurs thèmes : financement, relations avec les administrations, réglementations, fiscalité, recrutement… toutes les facettes d’une vie d’entreprise sont explorées.

Les réponses seront ensuite relayées par les partenaires de l’opération. Mounir Mahjoubi est conscient que, même en listant noir sur blanc les problématiques rencontrées par les startups, le changement ne sera pas simple. « L’enjeu est de faire prendre conscience à un maximum de personnes qu’il faut des mesures différentes pour favoriser l’innovation. Mais si ces lois sont là, c’est qu’elles correspondaient à un enjeu essentiel, met en garde le secrétaire d’État. Par exemple, les voitures autonomes ont besoin d’être testées, mais ce n’est pas possible pour des raisons de sécurité routière. »

Un écosystème à modifier

Ce questionnaire a aussi pour objectif de dresser le portrait de l’environnement économique dans lequel évoluent les startups françaises. Mounir Mahjoubi cite les difficultés d’accès à la commande publique ou encore un manque de compétences ciblées notamment dans les métiers du numérique. En effet, selon lui, il y a un déficit au niveau des emplois de ce secteur. « Il manque entre 150 000 et 400 000 postes. Or, ces métiers ne sont pas uniquement accessibles aux bac +8. On a réfléchi à développer des formations de 4-8 mois en informatique » se félicite-t-il. Une ambition qui prend tout son sens avec l’émergence de l’intelligence artificielle, secteur dans lequel évoluent de nombreuses startups innovantes et qui entraîne l’émergence de nouveaux métiers très demandés, comme celui de technicien en informatique par exemple.

Les entrepreneurs ont donc jusqu’au 22 décembre inclus pour répondre au questionnaire. Mais il ne faut pas s’attendre à un changement immédiat : « ce long travail ne pourra pas être résolu en 3 mois » conclut l’expert en numérique. Des textes législatifs et des plans d’actions en découleront en temps voulu.

Melissa Carles