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Transition numérique : « le retard est plus au niveau des chefs d’entreprise que des banques »

L’Observatoire du financement des entreprises a rendu publique son étude sur les nouveaux défis de la transformation numérique. Zoom sur le rapport complexe entre banques, dirigeants et autre réseaux qui se bousculent dans la course à la digitalisation.

Transition numérique : « le retard est plus au niveau des chefs d’entreprise que des banques »

La transition numérique, indispensable à la compétitivité d’une société, demande un investissement financier souvent compliqué à obtenir à cause de l’immatérialité du projet. Le rapport de l’Observatoire du financement des entreprises, publié le 5 octobre 2018, met l’accent sur cet aspect de la quatrième révolution industrielle. Fabrice Pesin, président de l’Observatoire, détaille les difficultés rencontrées lors du financement de la transition digitale et détermine les meilleurs recours. Un sujet important pour l’avenir d’autant que, selon lui,nous sommes « au tout début du processus, nous n’avons pas encore vu la masse de projets à financer ».

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Les difficultés du chef d’entreprise

«  Pour les chefs d’entreprise, il n’est pas simple de calibrer les montants et les financements à obtenir » continue-t-il. En effet, du fait de son immatérialité, il est dur de prévoir le prix exact de la mise au point d’un algorithme. Il en est de même pour le retour sur investissement révèle le rapport. Miser sur les réseaux sociaux n’a pas d’effet immédiat mais sur le long terme. Une  patience souvent difficile à acquérir pour les dirigeants. Ainsi, toutes formes de financements doivent être étudiées en fonction des caractéristiques spécifiques du projet et de la structure financière de l’entreprise.

Des capacités organisationnelles primordiales pour obtenir un crédit

Du fait de la difficulté à estimer la rentabilité du projet, les banques aussi ont des réserves à financer un projet de transition numérique. Mais « elles s’approprient petit à petit la transformation digitale en créant des partenariats avec des startups et incubateurs » rassure Fabrice Pesin. Cinq groupes bancaires ont présenté publiquement leur approche du financement de l’immatériel : le Crédit mutuel-CIC, le groupe BPCE, la BNP Paribas, le Crédit agricole et La Banque Postale. Le rapport précise tout de même que l’ensemble des banques financent « dans une certaine mesure et chacune d’elle à sa manière » la transition numérique.

Pour octroyer les crédits, les instituts bancaires s’appuient sur « les capacités organisationnelles des entreprises » selon le président de l’Observatoire. C’est-à-dire la capacité de la société à pouvoir tirer profit de cet investissement tout en remboursant ce qu’elle doit. Le business plan est donc un élément à choyer tout particulièrement. Il doit montrer l’impact concret du projet digital sur l’activité et le développement de la structure.

L’idéal : mêler les financements

Obtenir un financement auprès de réseaux comme BPI France, France Initiative ou Réseau Entreprendre peut être une autre solution. Nicolas Dufourcq,  directeur général de BPI France, a annoncé lors d’une interview à Radio Classique qu’en 2017, l’institut avait financé 47 entreprises innovantes. Mais la somme qui lui est allouée sera réduite en 2018 : 140 millions sont inscrits au budget 2018 contre156 millions d’euros en 2017. De moins en moins d’entreprises pourront donc être aidées.

Autre possibilité : l’autofinancement, que Fabrice Pesin ne recommande pas. « C’est un processus très long alors que la transformation numérique peut être très brutale. Il y a un risque d’être éliminé du marché. » L’idéal, selon lui, serait de mêler autofinancement, prêt et fond propre. Reste au chef d’entreprise de choisir quel part consacrer à quelle méthode.

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Melissa Carles

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