Interview

Raphaël Rivière, cofondateur de Monisnap : « Nous voulons uberiser le transfert d'argent à l'international »

Envoyer de l’argent à l’international en moins de 45 secondes à partir de son smartphone, c’est ce que propose Monisnap, une plateforme créée fin 2017 par Raphaël Rivière, Jean-Baptiste Bouvier et Jonathan Brossard. La jeune pousse tente de se faire une place dans un marché dominé par de gros groupes comme Western Union, Transferwise ou Worldremit. Son objectif : provoquer « la rupture digitale depuis longtemps attendue dans un secteur très traditionnel. »

Raphaël Rivière, cofondateur de Monisnap : « Nous voulons uberiser le transfert d'argent à l'international »

Quelle innovation présente Monisnap ?

La solution que nous proposons réside en un transfert d’argent à l’international, entièrement digital. L’émetteur envoie la somme à partir de notre plateforme et le bénéficiaire peut immédiatement la retirer dans une agence. L’argent liquide étant le moyen numéro 1 de transaction, nous voulions moderniser le secteur tout en respectant les pratiques actuelles. Pour faciliter le retrait, nous travaillons en tant qu’intermédiaire bancaire et nous comptabilisons 90 000 points de retrait dans le monde. Nous voulons nous assurer que les bénéficiaires puissent obtenir l’argent près de chez eux. Pour le moment, les transactions ne peuvent être effectuées qu’à partir de la France. Mais bientôt cela sera possible à partir de tous les pays de la zone Euro. Nous voulons reproduire ce qu’Uber a apporté au marché des taxis.

Comment se porte le secteur du transfert financier ?

Nous avons identifié 3 problèmes principaux auxquels nous avons voulu répondre avec Monisnap :

  • Envoyer de l’argent à l’étranger est un service très cher. Il coûte environ 10 % de la somme envoyée.
  • Il n’y a pas assez de concurrence. Pour beaucoup de pays, il n’y a qu’un seul gros acteur possible lorsque l’on souhaite y envoyer de l’argent et il n’est pas très tourné vers l’utilisateur. Par exemple, il est parfois difficile de savoir si le cash a bien été envoyé.
  • Le secteur a très mauvaise presse notamment à cause de nombreux cas de blanchiment d’argent.

Il fallait donc proposer une solution crédible dont le but principal serait d’envoyer de l’argent à sa famille, résidente dans un autre pays. Nous estimons avoir réussi : les coûts sont très faibles avec Monisnap car nous sommes une plateforme digitale et nous mettons un point d’honneur à améliorer l’expérience client. Elle est une de nos priorités.

 

Quels sont les principaux obstacles lorsqu’on développe un service financier sur internet ?

Notre principal défi est d’aller le plus vite possible car les principaux transferts d’argent répondent à un besoin urgent. Je dirais que notre plus grande difficulté est de répondre exactement aux attentes du client. Beaucoup ne comprennent pas que l’on vérifie leur identité, conformément à la loi, même si nous sommes sur du digital.

Quels sont vos projets ?

Nous nous intéressons à un autre créneau : celui du  Mobile Money. Le paiement par téléphone, est, à nos yeux, une technologie prometteuse. Ce portefeuille mobile est déjà très répandu sur le continent Africain. Il permettrait de régler ses factures, de payer ses achats en magasins ou de recourir à de nombreux services payants par l’usage unique de son téléphone. Nous envisageons donc de développer cette fonctionnalité en espérant, un jour, devenir nous aussi un géant du secteur.

 

Propos recueillis par Melissa Carles 

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