Interview
Stéphane Thabart, créateur du réseau de franchise Chronomicro
Ancien directeur commercial dans la distribution informatique, Stéphane Thabart s’est lancé dans l’entrepreneuriat en 2000 avec Chronomicro, un concept qu’il développe en franchise en 2005. Avec aujourd’hui 14 points de vente dans son réseau, Stéphane Thabart témoigne de son expérience de franchiseur.
Pouvez vous nous présenter Chronomicro ?
Stéphane Thabart : Chronomicro offre un service d’assistance et de dépannage informatique aux particuliers et aux TPE, à domicile ou dans notre réseau de boutiques. Nous proposons un service de proximité pour tout ce qui touche à l’informatique : installation, dépannage, maintenance, mais aussi conseil et vente de matériel. Notre positionnement est clairement un service de qualité, proposé par des techniciens professionnels et bien formés.
Qu’est-ce qui vous a conduit à vous lancer dans cette activité ?
Ayant occupé des fonctions commerciales chez des distributeurs informatiques pendant 20 ans, je connais bien ce secteur. J’ai pu observer que l’explosion des besoins des particuliers en faisait un marché énorme, sur lequel il n’y a pas de service associé : la grande distribution se contente de vendre, et les hot-lines des opérateurs sont insuffisantes pour répondre aux besoins d’assistance des personnes. Le concept de Chronomicro fonctionnait déjà aux Etats-Unis : j’ai eu envie de le dupliquer en France.
Pourquoi avoir choisi de vous développer en franchise ?
Nous avons d’abord essayé de lever des fonds pour nous développer en propre, mais l’éclatement de la bulle Internet ne nous a pas aidé. Or, notre stratégie était de nous implanter au niveau national pour pouvoir nouer des partenariats avec des acteurs informatiques. La franchise permet justement un développement rapide sans nécessiter d’investissement excessif, puisque c’est le franchisé qui apporte ses capitaux pour la création de sa propre affaire.
Concrètement, cela veut dire quoi, pour un entrepreneur, de créer un réseau de franchise ?
Un énorme travail ! Nous avons mis un an à tout mettre sur pied : concept, statuts, mais surtout un énorme travail de formalisation du fonctionnement d’une entreprise dans tous ses aspects : juridique, comptable, RH, gestion commerciale, politique tarifaire, aménagement de la boutique, marketing, web, etc. Dans chacun de ces domaines, nous fournissons un manuel à nos franchisés et des formations. Les franchisés attendent beaucoup de leur franchiseur. Nous nous devons de leur apporter tous les outils susceptibles de développer leur activité et de les faire réussir.
Pourquoi avoir lancé la franchise seulement en 2005 ?
Nous devions avoir un concept suffisamment rôdé avant de le proposer en franchise. En outre, la création d’une franchise reconnue par la Fédération de la franchise nécessite au moins deux bilans positifs sur un site pilote. La franchise étant la duplication d’un succès, il faut pouvoir le justifier. Chronomicro a mis deux ans avant d’être rentable.
Comment vous rémunérez vous ?
Nous percevons un droit d’entrée dans le réseau, qui garantit au franchisé une exclusivité sur son secteur et qui est un droit d’usage de la marque, puis un pourcentage (5%) du chiffre d’affaires de chaque boutique.
Quels sont les avantages de la franchise ?
Comme je l’ai dit, c’est de se développer rapidement sans fonds propres. J’y trouve aussi l’avantage de n’avoir que mes franchisés comme interlocuteurs : 14 personnes, et pas 70 salariés à gérer si nous avions des agences. Humainement, la relation est forte avec les franchisés . Je sais comme il est dur d’entreprendre seul. J’ai envie d’aider mes franchisés à réussir, et je fais tout pour cela.
Et les inconvénients ?
Le management des franchisés est délicat car il ne se base pas sur une relation hiérarchique. Il faut trouver les moyens de les motiver en permanence. En outre, quand un franchisé est en difficulté, il se tourne toujours vers le franchiseur. Il faut parfois lui fournir un niveau d’assistance très important.
Quel conseil donneriez vous à un créateur qui souhaite monter un réseau de franchise ?
Etre vraiment sûr de son concept avant de lancer une franchise. On ne peut pas se permettre de faire de l’à peu près avec des personnes qui vous font confiance et qui s’investissent personnellement et financièrement dans l’affaire qu’elles montent sous votre marque.
Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru
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