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Changement climatique : les inondations, aléa le plus coûteux pour les TPE/PME

Dans certains secteurs comme l’artisanat ou la restauration, cet aléa climatique représente un coût moyen de 30 269 €, indique une récente étude.

Changement climatique : les inondations, aléa le plus coûteux pour les TPE/PME
Selon l'étude, 54 % des TPE/PME ne s’estiment pas prêtes à en affronter les risques climatiques. © Getty Images

Les inondations constituent l’aléa climatique le plus coûteux pour les TPE/PME de certains secteurs, affirme le cabinet de conseil Goodwill management (groupe Baker Tilly) dans une étude fondée sur une modélisation, présentée le 5 octobre.

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Des inondations plus coûteuses que les incendies

Cet aléa représente un coût moyen de 30 269 €, soit 1,35 fois la rentabilité de ces entreprises, mesurée par leur résultat d’exploitation, selon le document publié en partenariat avec l’assureur MAIF et l’agence de labellisation RSE Lucie. Le coût estimé des inondations dépasse celui des incendies (18 418 €), de la sécheresse et du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA, 17 465 €), de la grêle (14 804 €), des tempêtes (7 888 €) et des fortes chaleurs, aléa pour lequel seul est mesuré seulement les effets des pertes de productivité (410 €).

L’étude est centrée sur les coûts que représentent les aléas climatiques extrêmes pour les TPE/PME des secteurs suivants :

  • industrie et artisanat ;
  • construction ;
  • service public, éducation, formation ;
  • tourisme, restauration, commerces ;
  • banque, assurances, services, conseil ;
  • santé ;
  • culture, loisirs, sport.

Selon l’étude, 82 % des TPE/PME pensent être un jour affectées par le changement climatique et plus de la moitié d’entre elles ne s’estiment pas prêtes à en affronter les effets (54 %). Certaines TPE/PME ont toutefois mis en place des actions pour – entre autres – tenter de minimiser les impacts potentiels, comme diversifier leurs fournisseurs (39 %), rechercher des alternatives pour leurs intrants (36 %) ou nouer des partenariats avec d’autres structures de leur territoire (45 %).

« Un défi majeur »

Définis comme des « événements climatiques susceptibles de se produire et pouvant entraîner des conséquences sur la population, les organisations, la société au sens large et l’environnement », les aléas climatiques auxquels les TPE/PME sont confrontés peuvent être :

  • soit extrêmes (précipitations extrêmes, inondations et glissements de terrain, sécheresses et retrait-gonflement des sols argileux, incendies et feux de forêt, températures extrêmes, fortes chutes de neige et avalanches, etc.) ;
  • soit chroniques (hausse de la température de l’air, augmentation de la température de la mer et de l’eau douce, sécheresse chronique, modification des précipitations, hausse de la concentration en CO2 dans l’air et dans les océans, élévation du niveau de la mer et retrait du trait de côte, etc.).

L’« étude modélise uniquement les évolutions pour les aléas climatiques extrêmes et non chroniques, dans la mesure où ces dernières sont plus progressives ». Seules sont prises en compte les « conséquences physiques directes pour les entreprises », qui « ne disposent effectivement pas de levier d’action immédiat sur les coûts indirects (rupture de la chaîne logistique, endommagement des infrastructures réseaux, etc.) ». Les effets directs peuvent être :

  • l’endommagement ou la destruction du patrimoine de l’entreprise (par exemple, la destruction d’équipements électriques en cas d’inondation, la destruction du toit d’un bâtiment en cas de vent violents, etc.) ;
  • l’endommagement et/ou la destruction des stocks et de la production (des inondations des stocks de marchandises, destruction des entrepôts et des marchandises stockées, etc.) ;
  • la dégradation des conditions de travail, comme par exemple la baisse de la productivité due à de fortes chaleurs.

« L’évolution des aléas climatiques caractérisée par une augmentation de leur intensité et de leur fréquence, représente un défi majeur » pour les TPE/PME. Les auteurs appellent les dirigeants de ces entreprises à mettre en place « des stratégies de prévention et d’adaptation » en urgence.

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Timour Aggiouri

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