Le chômage des gérants de petites entreprises en baisse

Les trois quarts des dirigeants (74 %) en situation de perte d’emploi dirigeaient une entreprise de moins de 3 salariés et 15 % des entrepreneurs au chômage employaient entre trois et cinq salariés. C’est ce qui ressort la 2^e édition de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’année 2017. Même si le chiffre est en baisse de -7,6 % par rapport à l’année précédente, ce sont encore les artisans-commerçants et gérants de TPE qui sont les plus impactés par la perte d’emploi. Pour 89,3 % des entreprises touchées, le chiffre d’affaires était non connu ou inférieur à 500 000 €. Ce qui confirme la plus forte fragilité des dirigeants de petites structures. Dans le détail, la majorité (61,4 %) de ces entrepreneurs exerçaient en SARL (société à responsabilité limitée), contre 15% sous statut d’artisan-commerçant. Pour autant, en 2017, la progression de perte d’emploi se révèle la plus forte (+14,8 %) parmi les dirigeants de SAS (sociétés par actions simplifiées), ce qui peut s’expliquer en partie par l’augmentation du nombre de créations sous ce statut. Pour Charles Battista d’Altares l’embellie actuelle des créations d’entreprises fait oublier cette réalité que vivent certains chefs d’entreprise : « Alors qu’ils lancent des entreprises, inventent le business de demain, et créent des emplois, les entrepreneurs peuvent chaque jour être confrontés à leur propre « chômage » ».

50 000 chefs d’entreprises au chômage en 2017 suite à une liquidation judiciaire

Au global, 50 011 dirigeants d’entreprises ont dû faire face à une liquidation judiciaire en 2017, soit 9,2 % de moins que l’année précédente. Même si le nombre d’entrepreneurs en situation de chômage reste élevé, il faut quand même noter une amélioration depuis deux ans, suite au pic de 2015, où ils étaient 59 725 à avoir connu une liquidation judiciaire. Elodie Warnery, directrice générale de l’association patronale GSC se réjouit de cette baisse : « Le recul du nombre d’entrepreneurs en situation de chômage ces trois dernières années est un indicateur du dynamisme entrepreneurial français. Il est encourageant pour l’avenir. Cependant, le risque d’être confronté à une perte d’emploi n’est pas le même suivant le secteur, la région et la taille des entreprises. »

Le bâtiment, le commerce, les transports et la logistique plus fortement touchés

Les entrepreneurs du bâtiment (25,8 %) et du commerce (24 %) continuent de représenter la moitié des pertes d’emploi. Néanmoins, leur nombre est en baisse continue depuis 2014. Parmi les secteurs les moins touchés, les services aux entreprises, les activités d’assurance et financière, l’industrie et les services aux particuliers. Seul le secteur des transports et de la logistique régresse. En termes géographiques, l’amélioration de la situation des entrepreneurs s’observe sur quasi tout le territoire : le nombre d’entrepreneurs en situation de perte d’emploi est en baisse dans douze régions sur treize. Enfin, l’âge médian pour les entrepreneurs au chômage reste autour de 45 ans. Même si la part des quinquagénaires a tendance à légèrement augmenter, avec 35,7 % des entrepreneurs concernés par le chômage en 2017 qui sont âgés de plus de 50 ans.

*2e vague de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et Altares basée sur le nombre d’entreprises en liquidation judiciaire prononcée par le Tribunal de Commerce ou de Grande Instance

Charlotte de Saintignon