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Moins de défaillances d'entreprises au 3e trimestre
Les défaillances d’entreprise ont chuté de 12 % au troisième trimestre, selon l’étude trimestrielle du cabinet Altares. Ce qui laisse augurer que l’année 2016 verra enfin la première baisse significative depuis 2008.
Le nombre d’ouvertures de procédures collectives est en recul de 12% sur le troisième trimestre si l’on compare avec la période précédente*. L’été 2016 aura été le meilleur depuis 2008, retombant, comme en début de crise, sous la barre des 12 000 procédures. Si l’on se plonge dans les chiffres, ce sont 11 422 jugements d’ouverture de procédures collectives qui ont été prononcés par les tribunaux. Plus précisément, à peine plus de 250 procédures de sauvegardes (- 23 %) ont été accordées, un nombre jamais tombé aussi bas depuis le dernier trimestre 2008. Plus significatif encore de la moindre fragilité des entreprises, les cessations de paiement reculent elles aussi fortement, – 11 % pour les redressements judiciaires et – 12 % pour les liquidations, tombant à moins de 11 200, un volume trimestriel au plus bas depuis l’été 2008. Concrètement, la défaillance correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, un redressement judiciaire ou une liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou de grande instance. Cela ne recouvre donc ni les procédures amiables (mandat ad ’hoc ou conciliation)ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation). Sachant qu’en moyenne, chaque année, les 2/3 des redressements judiciaires ouverts sont convertis en liquidations judiciaires. Conséquence de ces baisses, près de 19 000 emplois ont été préservés sur les seuls trois mois estivaux. Toutes les tailles d’entreprise s’inscrivent dans le vert, notamment les plus petites, celles de moins de trois salariés (-8% au 3e trimestre 2016 vs 3e trimestre 2015), qui représentent les trois quarts des ouvertures de procédures. -21% pour celles qui comptent entre 3 et 6 salariés et -23,5% pour celles de 6 à 9 salariés. Si l’on compare sur les 9 premiers mois de l’année, les défaillances d’entreprise ont chuté de 4,5% pour les entreprises de moins de 3 salariés, 13,9% pour celles entre 3 et 6 salariés et 14,3% pour celles entre 6 et 9 salariés.
Le bâtiment et l’Île de France repartent de l’avant
C’est quand le bâtiment va mieux que l’horizon semble se dégager pour toute l’activité économique, la construction concentrant le quart des défaillances. Le nombre de jugements d’ouvertures recule de 15 % dans la construction et même de 17 % dans le seul secteur du bâtiment. La plupart des corps de métiers enregistre de fortes améliorations et cela profite à l’ensemble des activités connexes. Le commerce, deuxième composante des défaillances, concentre plus d’une procédure sur cinq. L’industrie est quant à elle encore bien orientée ce troisième trimestre (- 11 %) et les entreprises de services peuvent elles aussi souffler, notamment dans les métiers de l’information et communication (- 20 %). En termes de région, les tendances de l’Ile-de-France, qui porte une défaillance sur cinq, orientent elles aussi fortement l’évolution nationale. Or, si le deuxième trimestre était encore tendu, cet été enregistre une sensible amélioration. Le nombre d’ouvertures de procédures recule de 10 % sur l’impulsion du bâtiment (- 18 %) et de la restauration (- 11 %) même si le commerce de détail francilien ne parvient toutefois pas encore à renverser la tendance ( + 2 %). Enfin, les autres régions comme Provence-Alpes-Côte-D’azur (- 13 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (- 11 %) s’inscrivent également sur de bonnes trajectoires.
« 2016 marque un changement de cap »
« A fin septembre, le volume des défaillances d’entreprises s’approche de 60 000 procédures, suggérant que ce compteur sera, comme attendu, enfin débloqué d’ici la fin de l’année. Nous pourrions être aux environs de 59 000, soit encore très au-dessus des 50 000 enregistrées avant crise, mais la voie est tracée, signale Thierry Million, directeur des études chez Altares. La baisse de la sinistralité des entreprises s’accélère et se propage à l’ensemble de l’économie. Alors que depuis avril 2009, le nombre de défaillances d’entreprises en données glissées sur 12 mois restait bloqué au seuil des 60 000, et avait même établi en février 2014 un record à 64 500, 2015 s’achevant sur plus de 63 000 procédures. »
* palmarès Altares des défaillances d’entreprises du 3e trimestre 2016
Charlotte de Saintignon
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