La FEEF conclut un accord commercial avec Leclerc

« On ne peut pas faire de commerce quand il y a des déséquilibres », lance Dominique Amirault, président de la FEEF (Fédération des entreprises et des entrepreneurs de France). C’est en partant de ce principe que la FEEF a lancé un appel aux enseignes de grande distribution en novembre dernier, lors des Etats généraux de l’alimentation, dans le but de rééquilibrer les relations commerciales entre les géants de la distribution et les PME. La première enseigne à y avoir répondu est Leclerc, et la FEEF a pu signer l’accord avec eux début février.

Valoriser les produits locaux et authentiques

Cet accord porte sur des points qui sont à l’origine des déséquilibres entre grande distribution et TPE/PME. Parmi eux : la réduction du temps de négociation, la prise en compte de la hausse des coûts des matières premières, la nomination d’un médiateur pour veiller à la bonne application du contrat. « Il était aussi important pour nous que la spécificité et la vulnérabilité financière des PME soient prises en compte, notamment dans les délais de paiement », ajoute Dominique Amirault.

Autre victoire pour la FEEF : la valorisation des produits locaux et de qualité. « Les consommateurs ont une attente de produits plus locaux, plus authentiques, plus éthiques. La grande distribution a aujourd’hui du mal à répondre à ces demandes ; c’est pour cela que nous incitons la grande distribution à travailler avec les PME locales autour de chaque magasin, explique Dominique Amirault. On ne trouvera pas les mêmes produits dans un Leclerc de Bretagne et dans un Leclerc des Alpes. » Et les grandes enseignes ont tout à y gagner : en effet, alors que les consommateurs sont de plus en plus méfiants envers la grande distribution, les PME bénéficient en revanche d’une excellente image et de la confiance de leurs clients.

Essor de la consommation responsable

« Nous entrons dans un nouveau système de consommation responsable, qui vient remplacer la consommation de masse. On le voit, le volume de consommation baisse chaque année, explique Dominique Amirault. Aujourd’hui, ce ne sont plus les produits en tête de gondole qui ont du succès, mais les produits de bonne qualité qui sont au fond des rayons. » Par ailleurs, il est plus intéressant de fonctionner par accords contractuels plutôt que d’attendre que la législation intervienne. « La relation de confiance est indispensable entre les acteurs et la conclusion d’accords y contribue largement », ajoute Dominique Amirault.

La FEEF est actuellement en négociation avec d’autres enseignes sur des accords similaires qui devraient voir le jour dans les mois qui viennent. Un accord cadre pourrait également être signé avec la FCD (Fédération du commerce et de la distribution).

Sophie Roy