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« Une grève peut être dramatique pour les petites entreprises »

Les cheminots ont entamé le 4 avril 2018 une grève pour protester contre les réformes prévues par le gouvernement. Une action de 3 mois se profile, un coup dur pour les TPE-PME.

« Une grève peut être dramatique pour les petites entreprises »

« Il n’est pas admissible que le secteur marchand et notamment les TPE/PME, fasse les frais du refus syndical d’admettre que la SNCF doit se réformer. […] Une entreprise, quelle qu’elle soit, doit savoir s’adapter au contexte concurrentiel. » Ce lundi 9 avril, la Confédération des Petites et des Moyennes Entreprises (CPME) élève la voix. En cette deuxième semaine de grève dite « perlée » (2 jours sur 5) menée par les cheminots, les conséquences commencent à se faire ressentir sur l’activité des petites sociétés. Et ce n’est pas fini : le calendrier de la grève est reconductible jusqu’au jeudi 28 juin. Une situation que les TPE-PME vont avoir du mal à supporter selon François Asselin, président de la CPME : « Plus une entreprise est petite, plus elle est fragile. En effet, une trésorerie quelque peu instable peut être très impactée par une grève et ne pas s’en remettre. »

Tourisme : 4 répercussions qui coûtent cher

Sans surprise, le premier secteur à être touché est celui du tourisme. L’organisation Les entreprises du voyage, qui regroupe 1400 sociétés, a, elle aussi, publié son communiqué en début de semaine. Elle dénonce 4 principales répercussions aux grèves de la SNCF et d’Air France auxquelles doit faire face leur secteur :

  • La surcharge de travail des agences de voyages obligées de réorganiser les déplacements de leurs clients. Les frais engagés sont estimés à 500 000 € par jour de grève.
  • L’incapacité d’assurer une prestation déjà vendue comme l’annulation d’un voyage scolaire prévu en train par exemple. La première semaine d’avril, cela a coûté 1 million d’euros au secteur.
  • La baisse des réservations (moins 20 % par rapport à la même période de 2017).
  • Une attractivité touristique en berne.

Ces répercussions provoquent la colère du réseau qui ne comprend pas l’attitude des grévistes. « Les 35 % de cheminots [qui] paralysent le trafic SNCF […] entendent protéger un statut d’un autre siècle, dénonce le communiqué. Les grévistes d’Air France ont perdu le sens des réalités. »

Quand le principe de responsabilité fait défaut

Toutes les entreprises sont impactées à plusieurs niveaux, rappelle François Asselin. « Si les sociétés directement affectées sont celles du secteur du tourisme et de l’hôtellerie-restauration, il ne faut pas oublier les buralistes, restaurateurs et autres commerçants situés autour des gares : leur chiffre d’affaires affiche une perte nette, témoigne le président. Le 3ème rideau concerne les salariés qui ne peuvent pas se rendre à leur lieu de travail. Les entreprises ont besoin d’eux pour fonctionner. La dernière facette réside en la partie commerciale. Lorsqu’une société a besoin de rencontrer des clients pour signer un contrat par exemple, le reporter peut mettre en péril cette affaire. » Ainsi, à travers son communiqué, la CPME veut avant tout dénoncer le manque de ‘’principe de responsabilité’’ des cheminots. « Comme à chaque fois, les grévistes de la SNCF sont assurés de retrouver leur emploi une fois la mobilisation terminée. Mais qu’en est-il de tous ces salariés de TPE/PME qui auront perdu le leur à cause d’eux ? »

Melissa Carles 

 

 

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