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Le gouvernement présente un bulletin de paie de 15 lignes pour 2027

Le projet de loi de simplification, présenté au conseil des ministres le mercredi 23 avril 2024, prévoit une nouvelle simplification du bulletin de paie d’ici à 2027. L’objectif est de diminuer de 55 à 15 le nombre de lignes du bulletin de paie, afin de faciliter la lisibilité pour les salariés.

Le gouvernement présente un bulletin de paie de 15 lignes pour 2027
Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, a présenté le 24 avril à la presse le projet de loi de simplification. © AFP

« À force de rentrer dans le détail, on a rendu la fiche de paie illisible pour les salariés », a souligné le 24 avril Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, lors de la présentation à la presse du projet de loi de simplification. L’une des mesures envisagées est en effet de simplifier à nouveau le bulletin de paie (voir ci-dessous nos images du bulletin avant et après).

Le projet de loi de simplification, présenté en conseil des ministres le 23 avril, devrait être examiné par le Sénat à compter de début juin.

La mesure concernant cette nouvelle simplification du bulletin de paie ne devrait pas être mis en œuvre avant 2027. Le dossier de presse du projet de loi précise en effet que le « nouveau bulletin de salaire d’une page va être établi avec les partenaires sociaux d’ici 2027 ».

Modèles de fiche de paie salarié non cadre 2024
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Un bulletin de paie de 15 lignes

Bruno Lemaire explique qu’aujourd’hui le bulletin de paie compte jusqu’à 55 lignes obligatoires, dont souvent plus de 20 lignes uniquement liées aux cotisations sociales. Le but est donc de réduire la fiche de paie à 15 lignes afin de faciliter la lisibilité de sa paie par le salarié.

Le bulletin de paie devrait principalement préciser « le coût pour l’employeur, le montant de l’impôt sur le revenu payé par le salarié et le montant du salaire net qui lui est réellement versé », explique le ministre de l’économie.

Agrégation des cotisations sociales

La 1ère ligne du bulletin de paie serait intitulée « Coût total pour l’employeur ». Elle serait la somme de la 2e ligne « Cotisations et contributions sociales employeurs », et de la 3e ligne « Rémunération brute du salarié ».

L’ensemble des cotisations sociales, de l’employeur comme du salarié, ne serait plus détaillé comme sur le bulletin de paie aujourd’hui. Les cotisations sociales seraient mentionnées sur une seule ligne pour l’employeur et une seule ligne pour le salarié, déduction faite des exonérations et allègements.

Une nouvelle modification de l’arrêté sur la présentation du bulletin de paie est nécessaire

La mise en œuvre de ces évolutions ne nécessite pas une loi, mais une nouvelle modification de l’arrêté du 25 février 2016 (déjà modifié en 2018, 2021 et 2023) relatif aux informations à mentionner sur le bulletin de paie. La dernière modification de l’arrêté en date du 31 janvier 2023 prévoit une nouvelle présentation du bulletin de paie qui s’imposera aux entreprises à compter du 1er janvier 2025.

Il nous a été précisé que cette nouvelle présentation devrait s’appliquer à compter du 1er janvier 2025 malgré la réforme envisagée, puisque certains éditeurs de paie ou entreprises appliquent d’ores et déjà le nouveau modèle.

Information des salariés sur les mentions qui ne figurent plus sur le bulletin de paie

Cette nouvelle présentation du bulletin de paie n’empêchera pas les entreprises de devoir continuer à détailler les différentes modalités de calcul des sommes figurant sur ce nouveau bulletin de paie, même si elles n’apparaissant plus. En effet, il est prévu « une mise à disposition systématique par l’employeur des informations nécessaires à la reconstitution des montants qui figurent sur le bulletin pour le salarié ».

Les autres mesures envisagées par le projet de loi

Le projet de loi « simplification » envisage également de :

  • supprimer l’attestation de salaire que l’employeur doit transmettre à la caisse primaire d’assurance maladie en cas d’arrêt de travail et l’attestation employeur destinée à France travail remise au salarié en fin de contrat de travail ;
  • simplifier et clarifier le traitement social et fiscal des avantages en nature et des frais professionnels (cadeaux aux salariés, avantages divers, nouvelles mobilités, télétravail). Une nouvelle concertation sera lancée en 2024 à ce sujet ;
  • supprimer tous les CERFA : 80 % seraient supprimés d’ici 2026, la totalité en 2030 ;
  • développer les rescrits et créer une base de données de tous les rescrits déposés par les entreprises anonymisés ;
  • créer un « espace entreprise » permettant un accès à partir d’un même site Internet pour toutes les démarches à effectuer par les entreprises (impôts, cotisations sociales…) d’ici 2030.

En revanche, la modification des seuils sociaux préconisée par un rapport parlementaire n’est pas prévue dans ce projet de loi. Si le gouvernement s’empare de ce sujet, il sera donc porté par le ministère du travail. À suivre…

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Ci-dessous le bulletin de salaire avant et après simplification :


Eléonore Barriot

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