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Le microcrédit aux entreprises, une formule encourageante

Les trois quarts des entrepreneurs qui ont obtenu un microcrédit pour créer ou reprendre une affaire en sont toujours à la tête 3 ans après. Leur pérennité est ainsi meilleure que celle des autres indépendants, révèle une étude de France stratégie.

Le microcrédit aux entreprises, une formule encourageante

Ils sont peu nombreux à en bénéficier mais ils en sont plutôt satisfaits. Les entrepreneurs qui ont obtenu un microcrédit sont à 81% prêts à refaire l’expérience de créer ou de reprendre une entreprise. C’est ce que révèle une étude de France stratégie (ex commissariat général à la stratégie et à la prospective) réalisée fin 2013 auprès de 4204 entrepreneurs.

Accompagnement satisfaisant

Même s’il n’est pas défini légalement en France, le microcrédit se caractérise généralement par des prêts inférieurs à 25000 euros et un accompagnement fourni à l’entrepreneur. Le suivi est d’ailleurs une source de satisfaction : 78% des entrepreneurs se déclarent contents des conseils obtenus au moment de la création d’entreprise tandis que 84% jugent utile le réseau qui les a suivi dans leur aventure. Dans cette étude, les entrepreneurs ont été accompagnés par Adie, les boutiques de gestion, France active, Initiative France ou Réseau entreprendre et parfois même par plusieurs d’entre eux.

Pérennité supérieure aux autres entrepreneurs

Ce ressenti positif se traduit dans des indicateurs clés de santé économique et sociale. La pérennité de ces entrepreneurs est satisfaisante. Trois ans après leur démarrage, 77% de ceux ayant bénéficié d’un micro-crédit sont encore en activité — un taux qui s’élève même à 82% pour ceux qui ont déclaré avoir bénéficié à la fois d’un accompagnement à la création, d’un financement et d’un suivi post-création. Cette performance est d’autant plus satisfaisante qu’elle est supérieure à celle de la moyenne nationale qui s’élève à 66% et que le taux de pérennité des entrepreneurs sans emploi au moment du démarrage de leur activité s’élève à 75%. « Ces résultats soulignent le rôle positif des réseaux et de leur travail de sélection, d’expertise et de conseil », résume l’étude. Néanmoins, la majorité de ces entreprises n’emploie pas de salariés ni au moment de la création (77%) ni trois ans après (63%).

Excellente insertion professionnelle

Autre indicateur de bonne santé, l’excellent niveau d’insertion des entrepreneurs. Trois ans après avoir démarré leur entreprise, 77% sont donc toujours à sa tête, une proportion à laquelle il faut ajouter 14% qui ont fermé leur entreprise mais qui sont insérés sur le marché du travail — ce qui revient à dire que «seulement» 9% des créateurs/repreneurs sont sans emploi trois ans après le démarrage de leur activité. Autre enseignement, « la dynamique des revenus de l’activité est positive puisque les trois quarts des créateurs déclarent que les revenus de l’activité sont stables ou en augmentation sur les douze derniers mois, analyse l’étude. Toutefois, cette dynamique positive ne suffit pas pour épargner (dans 74 % des cas), ni pour retrouver le niveau de revenus antérieur à la création (dans la moitié des cas) », tempère-t-elle. Au total, ce sont ainsi 60 % des créateurs qui se déclarent insatisfaits de leurs revenus.

Formule marginale

Ces résultats sont néanmoins encourageants quand on sait que cette étude a sondé des entreprises qui ont démarré pendant une période économique difficile, celle de 2010-2013. On peut se demander dans ces conditions pourquoi le microcrédit professionnel reste marginal en France. Selon France stratégie, l’encours des microcrédits accompagnés serait de l’ordre de 900 millions d’euros au 31 décembre 2012, représentant 147315 microcrédits professionnels, contre 810 milliards d’euros d’encours de crédit aux entreprises.

Retrouvez sur le microcrédit notre interview d’Arnaud Poissonnier, président de Babyloan.

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