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L’investissement des TPE chute brutalement en 2018

Selon l’ordre des experts-comptables, la chute de l’investissement des TPE réalisant moins de 250 K€ de CA annuel s’est nettement accélérée en 2018. Si la croissance était au beau fixe jusqu’alors, gare au contrecoup.

L’investissement des TPE chute brutalement en 2018
Malgré leur investissement en chute libre (- 13,8 %), les TPE affichent en 2018, comme en 2017, une hausse de + 1,2 % de leur activité. ©Adobe Stock

« Plus la taille est petite et plus la baisse [de l’investissement] est importante », indique le dernier baromètre de l’activité économique des TPE/PME publié fin mars par l’Ordre des experts-comptables. Le bilan 2018 n’est pas tendre côté investissement pour les entreprises réalisant moins de 250 K€ de CA annuel. Ces dernières affichent de loin le plus bas résultat des 4 dernières années. En même temps, ces TPE tiennent le coup côté croissance avec une tendance à la hausse. Une situation qui risque d’impacter l’activité de l’année suivante.

Une baisse drastique de l’investissement des TPE…

Selon le baromètre, l’investissement des TPE réalisant moins de 250 K€ de CA par an a connu une baisse de – 13,8 % en 2018. À titre de comparaison, celle-ci était de – 1,8 % en 2017, de – 5 % en 2016 et de – 4 % en 2015. À l’opposé, seule la situation des plus grandes PME de l’échantillon réalisant entre 1 et 50 M€ de CA annuel s’est améliorée. Pour la troisième année consécutive de hausse, la progression a atteint + 3,5 % en 2018.

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C’est toutefois la majorité de l’éventail des TPE/PME qui subit la volte-face de l’année 2018 avec une baisse de l’investissement de – 3,3 % contre une hausse de + 1,9 % en 2017. En berne depuis 5 trimestres, l’indice d’investissement sonnerait par ailleurs le glas d’un espéré retour à la hausse.

Aussi, cette baisse de l’investissement serait davantage structurelle pour les TPE/PME de services (- 8 %), du commerce (-3,5 %) et de l’hébergement restauration (- 8,8 %) que pour la construction (- 4,6 %) qui connut une belle année 2017. A contrario, les entreprises des transports et de l’entreposage (+ 2,9 %) ou des activités financières et d’assurance (+ 3,9 %) passent à travers les mailles du filet.

L'évolution moyenne de l'investissement par taille en 2018 - Le baromètre de l'activité économique des TPE et PME - Bilan 2018 - Image PME - Ordre des experts-comptables - netpme.fr - l'investissement des TPE

L’évolution moyenne de l’investissement par taille en 2018 – Le baromètre de l’activité économique des TPE/PME – Bilan 2018 – Image PME – Ordre des experts-comptables.

…pour un taux de croissance encore au beau fixe

Paradoxalement, malgré leur investissement en chute libre (- 13,8 %), les TPE réalisant moins de 250 K€ de chiffre d’affaires annuel affichent en 2018, comme en 2017, une hausse de + 1,2 % de leur activité (soit un écart de 14,4 %). Or jusqu’ici, l’évolution moyenne du chiffre d’affaires et celle de l’investissement avançaient de concours (un écart de 3 % pour 2017, de 3,6 pour 2016 et de 3 % pour 2015). Du côté des grandes PME de l’échantillon, l’écart est presque nul, elles connaissent une hausse de 3 % de leur activité en 2018.

L'évolution moyenne du chiffre d'affaires par taille en 2018 - Le baromètre de l'activité économique des TPE et PME - Bilan 2018 - Image PME - Ordre des experts-comptables - netpme.fr - l'investissement des TPE

L’évolution moyenne du chiffre d’affaires par taille en 2018 – Le baromètre de l’activité économique des TPE/PME – Bilan 2018 – Image PME – Ordre des experts-comptables.

De manière générale, les TPE/PME françaises auraient connu une augmentation moyenne de 2 % de leur chiffre d’affaires en 2018 avec un net ralentissement de la croissance en décembre (+ 0,5 %), qui s’estomperait dès janvier 2019 (+ 1,7 %). L’Ordre des experts-comptables explique l’accroc par l’impact du mouvement des gilets jaunes et la baisse de la consommation des ménages en biens.

Le baromètre signale par exemple que les TPE/PME parisiennes dans les secteurs du commerce, de l’hébergement restauration ou du transport auraient davantage souffert. Ce dernier secteur est pourtant le plus porteur (+ 6,2 %) avec l’information et la communication (+ 4,5 %) ou celui du commerce (+ 2,1 %). En revanche, la hausse globale est modérée pour l’hébergement restauration (+ 1,7 %) voire faible pour les services (+ 0,9 %) ou la construction (+ 0,7 %).

Matthieu Barry

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